éroport de Roissy (Photo : Pierre Verdy) |
[21/12/2011 18:44:40] PARIS (AFP) Après l’échec des négociations mercredi, la grève des agents de sûreté a été reconduite dans les aéroports malgré un impact limité, alors que Nicolas Sarkozy a enjoint le gouvernement d’assurer le bon déroulement des départs en vacances de Noël.
La réunion, menée dans la journée à Roissy sous l’égide d’un médiateur, entre les entreprises de sûreté aéroportuaire et les syndicats ont abouti à une impasse.
“Le mouvement est reconduit à jeudi. Les salariés sont très motivés et prêts à aller jusqu’au bout”, a réagi à l’AFP Christine Hamiani, déléguée CGT Brink’s à l’issue des discussions.
“Nous ne sommes arrivés à rien, nos patrons se moquent de nous”, a-t-elle ajouté, affirmant que le “gouvernement n’assume pas ses responsabilités dans l’affaire”.
Les grévistes réclament des négociations pour l’ensemble de la branche sur les conditions de travail et les salaires (en moyenne entre 1.100 et 1.400 euros, selon les syndicats, 1.600 selon le patronat).
Thierry Fressart, de la fédération des services CFDT, a réclamé une “table ronde avec le ministère de tutelle et les gestionnaires d’aéroports”, précisant qu’aucune nouvelle réunion n’était prévue jeudi.
Selon lui, des agents des sociétés Alizya et Brink’s d’Orly rejoindront le mouvement jeudi.
Un peu plus tôt, le président Nicolas Sarkozy avait demandé en conseil des ministres d'”être extrêmement attentifs à l’évolution de la situation” et de prendre “toutes les mesures nécessaires”, selon la porte-parole du gouvernement Valérie Pécresse.
Depuis mardi, le gouvernement avait prévenu que des policiers se tenaient prêts à se substituer aux grévistes au nom de la sécurité.
éroport de Nice. (Photo : Sebastien Nogier) |
Le ministère de l’Intérieur avait notamment annoncé que 300 policiers de la police aux frontières (PAF) et 100 militaires de la gendarmerie des transports aériens (GTA) étaient “prêts à se substituer aux agents grévistes pour assurer les missions de fouille des passagers et des bagages”.
La CFDT a dénoncé cette décision “inadmissible et contradictoire avec le droit français” et qui “bafoue la dignité des salariés”.
Comme depuis le début du mouvement social, aucune annulation de vol n’a été enregistré à Roissy et Orly, a précisé Aéroports de Paris dans un communiqué en fin de journée.
Mercredi, des files d’attente se sont formées aux heures de pointe à Roissy, aux terminaux 2F et 2E, a constaté une journaliste de l’AFP. En revanche, à Orly, la ponctualité des vols est restée normale, selon ADP.
Quelque 80.000 passagers sont attendus jeudi à Roissy et 41.000 à Orly.
A Lyon-Saint-Exupéry, qui a été le plus touché par le mouvement, la grève a également été reconduite mercredi soir. Toutefois les vols ont été assurés, selon la direction de l’aéroport, qui a appelé en renfort d’autres sociétés de sûreté.
A l’aéroport de Nice Côte d’Azur, les agents de sûreté étaient peu mobilisés malgré un appel à la grève lancé la veille, selon la préfecture des Alpes-Maritimes.
Le 16 décembre, les syndicats des entreprises de sûreté ont lancé un préavis de grève national reconductible dans les différentes entreprises (ICTS France, Securitas, Brink’s, Alyzia Sûreté, etc.), qui emploient 10.000 salariés, pour exiger une revalorisation des salaires et de meilleures conditions de travail.
Le président du Sesa (patronat) Patrick Thouverez a reconnu mercredi que “cette profession est un peu en mal de reconnaissance”. Il s’est dit favorable à des discussions sur les conditions de travail, mais pas sur les salaires.
Ce conflit, déclenché avant les fêtes de fin d’année, a relancé le débat sur l’encadrement du droit de grève dans les transports aériens.