Comurhex, filiale d’Areva, condamnée à 60.000 euros d’amende pour pollution des eaux

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Areva, le 4 novembre 2011 (Photo : Philippe Desmazes)

[21/12/2011 18:38:56] NARBONNE (Aude) (AFP) La Comurhex, filiale d’Areva spécialisée dans la transformation de l’uranium, vient d’être condamnée à 60.000 euros d’amende à Narbonne (Aude) pour une pollution des eaux, a-t-on appris mercredi auprès de l’entreprise et d’associations écologistes.

La Comurhex était jugée vendredi par le tribunal correctionnel pour des rejets intempestifs de substances polluantes par son usine de Malvézy (Aude) entre le 21 et le 25 août 2009, rejets qui avaient causé la mort de poissons.

La Comurhex, filiale à 100% d’Areva, transforme l’uranium naturel pour obtenir de l’hexafluorure d’uranium, qui est ensuite enrichi et transformé en combustible pour les centrales nucléaires.

La société a été condamnée à 40.000 euros d’amende ferme, et 20.000 avec sursis.

Les associations écologistes France Nature Environnement et Eccla, parties civiles, ont obtenu 5.000 euros chacune de dommages et intérêts.

Elles se sont réjouies dans un communiqué de ce jugement sanctionnant selon elles “des négligences graves dans l’exploitation d’un site industriel très dangereux de type Seveso II” et qui “a causé une importante pollution”.

Elles mettent en cause “une fuite émanant d’un tuyau corrodé” qui a “provoqué le rejet d’effluents toxiques”, dont de l’ammonium, et qui “a causé une mortalité importante des poissons et la suspension par précaution de la pêche en aval pour des motifs sanitaires”. Elles affirment que “l’entreprise s’est bien gardée d’alerter immédiatement les services de l’Etat”.

Un responsable de l’usine, interrogé par l’AFP, a récusé cette dernière accusation, et estimé à “quelques dizaines” le nombre des poissons morts.

Il a assuré que la Comurhex avait “remédié aux défaillances matérielles et humaines qui avaient provoqué la fuite”.

La société réfléchit à l’opportunité de faire appel du jugement, a-t-il dit.

Les deux usines Comurhex en France, à Malvezy et à Tricastin (Drôme), ont été mises à l’arrêt pour les deux derniers mois de l’année, en raison de la baisse de la demande au Japon, un des principaux clients d’Areva en dehors d’EDF, depuis la catastrophe de Fukushima.