Après avoir jusqu’ici évolué séparément, les Bourses de valeurs mobilières d’Afrique francophones vont se regrouper. Elles le feront à l’initiative de trois des plus importantes Bourses du continent, en l’occurrence celles de Tunis, Casablanca et de Douala qui, le 5 avril dernier dans la capitale économique du Maroc –rejoints depuis par l’Association des Bourses de l’UMOA- ont donné naissance à l’Association des Bourses Francophones d’Afrique (ABFA).
Ce projet ne date pas d’aujourd’hui. «L’idée est née il y a quelques années, à l’initiative de la direction générale de la Bourse (Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis, ndlr) et de son ancien conseil d’administration, et a fait son chemin», rappelle Fadhel Abdelkéfi, actuel président de cette instance.
Après la récente création à Tunis –où son secrétariat sera basé- de l’association de droit tunisien qu’est l’ABFA, ses initiateurs se sont réunis récemment (11-13 décembre) dans la capitale économique du Maroc (Marrakech) pour mettre les dernières touches au projet.
Etablie pour une durée indéterminée, l’ABFA vise à «encourager la connaissance mutuelle (…), favoriser une plus grande intégration de ces marchés», organiser des séminaires d’information et de formation portant sur le fonctionnement et les techniques des marchés financiers et des marchés de matières premières, et offrir des occasions de rencontres entre les spécialistes de diverses disciplines des marchés», «contribuer à la création d’instruments communs pour la diffusion de la culture financière», et «réaliser des études sur des sujets d’intérêt commun, en particulier lorsque le caractère francophone ou l’utilisation d’un cadre commun est un des éléments déterminants de la recherche».
Les statuts de l’ABFA prévoient que celle-ci soit dotée d’une assemblée générale se réunissant ordinairement une fois par an –et, en cas de besoin, de manière extraordinaire- d’un comité exécutif de cinq membres parmi lesquels figurent le président et le vice-président –choisis parmi les directeurs généraux des Bourses membres-, un troisième représentant des bourses, et un respectivement pour les dépositaires et les sociétés de Bourse.
Bref, l’ABFA sera «une plateforme de partage des expériences et de transfert de savoir-faire entre les diverses entreprises de Bourse francophones», explique Fadhel Abdelkéfi.
La création de l’ABFA vient combler un vide et un retard par rapport à l’Afrique anglophone qui devançait l’Afrique francophone dans ce domaine puisqu’elle dispose depuis 18 ans d’une entité regroupant ses Bourses. Il s’agit de l’African Securities Exchanges Association (ASEA) créée en novembre 1993 à Nairobi (Kenya) dont la Bourse –Nairobi Stock Exchange- fut le premier membre, suivie ensuite par celles de l’Ile Maurice, l’Ouganda et la Tanzanie. Cette association compte aujourd’hui 20 membres. Et comme par hasard, c’est dans la capitale kenyane, en novembre 2010 à l’occasion de la réunion annuelle de l’ASEA, qu’a germé l’idée –dans l’esprit de Mohamed Bichiou, directeur général de la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis (BVMT)- de créer l’ABFA.