à Rome (Photo : Filippo Monteforte) |
[22/12/2011 12:47:26] ROME (AFP) Le chef du gouvernement italien Mario Monti a jugé que son plan de rigueur, qui doit être adopté définitivement jeudi par le Sénat, allait permettre à l’Italie d’affronter la crise “la tête haute” avant de souligner le “travail énorme” qu’il restait à accomplir sur la croissance.
L’adoption de ce “décret d’extrême urgence” va permettre à l’Italie “d’affronter la tête haute la très grave crise européenne”, a-t-il déclaré devant les sénateurs qui doivent adopter ce plan vers 14H00 GMT.
“L’Italie portera en Europe sa contribution à la stabilité”, a-t-il ajouté.
Même si la situation reste “très critique”, “nous devons avoir confiance en nous mêmes”, a-t-il insisté en appelant les Italiens à acheter les obligations de leur pays, qui croule sous une dette colossale représentant environ 120% de son PIB.
“Il reste un travail énorme à faire pour libérer l’économie italienne des freins qui depuis trop longtemps ont ralenti sa croissance”, a souligné M. Monti.
L’un des “thèmes clés” sera la réforme du marché du travail sur laquelle il a promis un “plus grand dialogue” avec les partenaires sociaux que sur les réformes des retraites ou cela été selon lui “impossible” en raison de l’urgence de la situation.
Alors que le gouvernement veut réformer le marché du travail pour aller vers une “flexisécurité” inspirée du modèle danois, les syndicats, soutenus par la gauche, sont déjà arc-boutés sur la défense de l’article 18 du statut des travailleurs qui réglemente strictement les licenciements.
Mario Monti a également promis des “actions courageuses” sur le front des libéralisations malgré les remous que cela suscite au sein de différentes corporations, notamment les chauffeurs de taxi et les pharmaciens.
Hormis les partis populistes et protestataires de la Ligue du Nord, ex-allié clé de Silvio Berlusconi et l’Italie des Valeurs (gauche), les autres formations se sont engagées à voter le plan de rigueur, non sans quelques grincements de dents sur ses aspects les plus impopulaires.
Dans une pique à la Ligue, Mario Monti s’est dit “désolé que les électeurs représentés par une petite partie du Parlement” soient pénalisés par “le manque de coopération” de leurs élus.
Accueillant cette déclaration avec un pouce tourné vers le bas, Roberto Calderoli, l’un des poids lourds de ce parti, a jugé “incroyable” que M. Monti “se moque de nous”.