Du foie gras (Photo : Frederick Florin) |
[23/12/2011 10:13:37] SAINT-PIERRE (Saint-Pierre et Miquelon) (AFP) Jusqu’à la veille de Noël, l’unique producteur de foie gras de l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon tente de répondre à une demande locale toujours croissante, et espère pouvoir exporter ses produits dans l’Hexagone et au Canada en 2012.
La dernière livraison est partie de Miquelon vendredi, destination Saint-Pierre, où les magrets de canard au foie gras, produit phare de la Ferme de l’Ouest sont de plus en plus demandés pour garnir les tables de fêtes.
En 2000, Thierry Gauthier et Joëlle Lemaine avaient commencé leur production de foie gras avec 150 canards, en 2011 ils en ont abattu 2.000. Des volailles de souche landaise, nées dans un couvoir à Montréal, et livrées à Miquelon à l’âge d’un jour.
Elles sont ensuite élevées à la Ferme de l’Ouest à Miquelon pendant 13 semaines, puis gavées les deux dernières semaines avant d’être abattues et de livrer leur foie gras.
“Saint-Pierre et Miquelon est un endroit idéal pour l’élevage de canards: le climat y est propice, nous ne souffrons pas ici de périodes de canicule par exemple, pendant lesquelles il est impossible de gaver les bêtes”, explique à l’AFP Thierry Gauthier.
Ainsi, 350 canetons arrivent de Montréal toutes les trois semaines et l’élevage se fait sur toute l’année.
Dans leur laboratoire, Joëlle Lemaine et Thierry Gauthier ont élaboré de multiples recettes, dont certaines, comme le foie gras aux noix de Saint-Jacques ou celui au crabe des neiges, sont typiquement Miquelonnaises, et d’autres, comme le foie gras aux “pommes des prés” (canneberges) sonnent Nord-Américaines.
La tonne de foie gras produite cette année a été entièrement écoulée sur le marché local. La qualité des produits, le bouche à oreille et l’envie de “consommer local” font que chaque année la demande est plus forte dans cet archipel de 6.000 habitants.
L’entreprise réalise 60% de son chiffre d’affaire annuel en novembre-décembre. Les blocs de foie gras en conserve sont stockés au fur et à mesure de la production, les mi-cuits, eux, sont fabriqués les deux derniers mois pour garnir les tables de fêtes.
Des délices que certains métropolitains peuvent déguster, à condition de se les faire envoyer par colis postaux par la famille ou des amis résidant dans l’archipel.
Les producteurs de la Ferme de l’Ouest espèrent obtenir un agrément européen en 2012, “ce qui nous permettrait d’être sur la liste des producteurs agréés, et donc d’exporter”, explique Joëlle Lemaine. Pour l’heure, l’atelier de production, aux normes européennes, ne bénéficie que d’un agrément local.
Or, “nous avons déjà identifié des clients potentiels en métropole : pas de gros marchés, des épiceries fines essentiellement”, ajoute-t-elle. Les provinces Atlantiques Canadiennes se montreraient également intéressées par un foie gras “made in France”, produit à quelques encablures du pays de la feuille d’érable.