Al Jazeera exige des droits “hors de prix” et les tunisiens privés de la CAN 2012


aljazerra-26122011-art.jpgLes droits de retransmission de la Coupe d’Afrique des Nations de football (CAN
2012), qui se déroulera au Gabon et en Guinée équatoriale 2012, ne sont pas à la
portée des télévisons tunisiennes. Les Tunisiens devraient, donc, aller regarder
les matches de la Tunisie dans les cafés et autres salons de thé, à moins qu’une
chaîne étrangère ne les diffuse en clair; ou qu’ils se rabattent sur les fameux
récepteurs piratés genre «Dreambox», s’ils en possèdent évidement un.

Personne n’attendait certainement pas une surprise vu ce qui s’était passé à la
précédente Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de football en Angola, en 2010: les
chaînes de télévision tunisiennes, aussi bien publiques que privées, ne
pourraient pas retransmettre les épreuves finales de la Coupe d’Afrique des
nations de football 2012, qui se déroulent du 21 janvier au 12 février 2012,
conjointement au Gabon et en Guinée Equatoriale.

La chaîne de télévision qatarie
Al Jazeera, qui a acquis, en exclusivité les
droits de cette compétition pour la région Afrique du Nord et Moyen-Orient,
exige une somme faramineuse: 10 millions de dollars américains (environ 14,9
millions de dinars tunisiens); et ce pour seulement 10 rencontres et sur le
réseau terrestre. La somme était en 2010, on se souvient, de seulement… 3
millions de dollars (environ 4,4 millions de dinars).

«Incapable de l’accepter»

La télévision marocaine et la télévision algérienne auraient reçu des offres
comparables de la part d’Al Jazeera. La somme est aux yeux d’un responsable de
l’Etablissement de la Télévision Tunisienne (ETT) tellement élevée et «hors de
prix» qu’il estime que l’offre est présentée dans l’objectif de «faire de sorte
que la télévision publique soit incapable de l’accepter».

Et notre interlocuteur d’ajouter que c’est «la même rengaine: Al Jazeera agit
comme le faisait, il y a quelques années, l’ART (Arabe Radio and Television),
qui possédait les droits sportifs des compétitions dans cette région du monde,
elle ne souhaite pas vendre afin d’augmenter le nombre de ses abonnés».

La porte est, quand même, ouverte à la négociation voire au «marchandage».
Certes. «Mais Al Jazeera a tellement placé la barre très haut qu’il n’y a pas de
négociation possible. Ca sera toujours trop cher», poursuit-il.

Les Tunisiens devraient, donc, aller regarder les matches de la Tunisie dans les
cafés et autres salons de thé, à moins qu’une chaîne étrangère ne les diffuse en
clair; ou qu’ils se rabattent sur les fameux récepteurs piratés genre «Dreambox»,
s’ils en possèdent évidement un.

Un commentaire en langue… française

Notre interlocuteur se souvient encore des problèmes engendrés par ce refus de
vente des droits. En 2004, et devant le refus de l’ART de céder les droits de la
Coupe d’Afrique des Nations, dont les épreuves finales se sont déroulées en
Tunisie, les télévisions algérienne et égyptienne ont trouvé la faille.

Sportfive, une société française, qui a acquis les droits pour tout le continent
noir dans d’autres langues que l’arabe et le persan, a vendu les droits aux
télévisions algérienne et égyptienne pour un commentaire en langue… française.

Notre interlocuteur se souvient également comment l’ART refusait même, en 2005,
de céder à la télévision tunisienne les droits d’une compétition qu’elle
consentait à vendre à une autre télévision maghrébine.

«Avec l’ART, nous dit-il, on aura tout vu: des «highlits» (résumés de rencontres
sportives) avec des buts et des «highlits» sans buts. «Un véritable non sens»,
commente-t-il. Une proposition de vente qui n’obéit pas aux règles élémentaires
du professionnalisme.

————————-