un convertisseur franc/euro (Photo : Mychele Daniau) |
[26/12/2011 12:00:58] PARIS (AFP) Dix ans après son arrivée, l’euro est devenu “un bouc émissaire facile” de la hausse des prix, selon une enquête du magazine consumériste Que choisir, qui pointe que l’inflation, réelle, provient aussi d’autres facteurs, tandis que certains prix ont baissé.
Dans son édition de janvier, Que Choisir a comparé le temps le travail nécessaire pour payer des articles ou services en 2002 et 2012, pour un salarié au Smic.
Le Smic horaire, fixé à 6,83 euros bruts début 2002, s’élevait à 9,19 euros au 1er décembre 2011.
Dans le même temps, le prix de la baguette de pain a grimpé de 27%, deux fois plus vite que l’inflation, à 85 centimes. Mais “pour se payer cette même baguette aujourd’hui, un smicard a besoin de travailler 20 secondes de moins qu’il y a dix ans”, souligne le magazaine édité par l’association UFC-Que Choisir.
A contrario, pour un poulet label rouge d’un kilo, dont le prix a bondi de 47%, le même smicard “devra travailler 4 minutes et 33 secondes de plus”.
Le magazine relève que les prix de la plupart des produits de consommation courante ont ainsi “grimpé nettement plus vite que l’inflation”, d’où le sentiment que depuis l’euro, tout augmente. Cette idée est renforcée par une valse des étiquettes sur fond d’envolée des prix des matières premières.
Toutefois, “le temps de travail nécessaire” à l’acquisition de ces produits “a plutôt diminué, même si c’est parfois assez symbolique”.
Les produits manufacturés, comme les voitures, ou les téléviseurs, sont eux devenus moins chers, et en même temps plus performants. Là où il fallait près d’un Smic annuel pour s’offrir une Clio en 2002, “aujourd’hui sept mois suffisent”.
Mais “ces gains de pouvoir d’achat ont été amputés par des dépenses contraintes de plus en plus lourdes”, dont les hausses ne sont pas dues à l’euro, souligne Que Choisir.
Le magazine cite le carburant, dont les cours dépendent de la demande mondiale et des crises géopolitiques, le gaz, corrélé au pétrole et à la libéralisation du marché de l’énergie, et surtout la hausse “vertigineuse” du logement.
Un mètre carré dans le 15e arrondissement de Paris coûte 154% de plus qu’il y a dix ans, tandis que les loyers ont bondi de 34% dans la capitale et 32,8% en province.