Russie : le blogueur Navalny prêt à défier Poutine devant les électeurs

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à Moscou le 24 décembre 2011 (Photo : Kirill Kudryavtsev)

[27/12/2011 09:20:55] MOSCOU (AFP) Le blogueur anticorruption devenu l’une des figures de l’opposition en Russie, Alexeï Navalny, s’est dit prêt à se présenter à la présidentielle contre Vladimir Poutine, mais uniquement si le régime adoptait des réformes politiques garantissant un scrutin démocratique.

M. Navalny ne peut pas se présenter dans l’état actuel de la législation à la présidentielle du 4 mars prochain, les délais d’enregistrement des candidatures étant passés. Mais plusieurs figures de l’opposition réclament une révision des règles électorales et un report de scrutin.

“Je suis prêt à me battre pour des élections libres”, a-t-il déclaré tard lundi soir à la radio Echo de Moscou.

“Lorsque nous aurons une vraie chance de participer aux élections, je suis prêt à me battre pour une position de leader, y compris à la présidentielle”, a déclaré M. Navalny.

Il a relevé qu’en l’état actuel des choses, le scrutin du 4 mars ne pouvait être démocratique. “Ce vote qui est prévu ne peut pas être considéré comme une élection. Elle ne sera pas légitime quoiqu’il arrive. Nous ne la reconnaîtrons jamais”, a-t-il souligné.

Cet avocat de 35 ans, qui s’est fait connaître sur la blogosphère en révélant des scandales de corruption, est devenu l’un des dirigeants de l’hétéroclite alliance contre Poutine qui a organisé des manifestations massives pour contester les législatives controversées du 4 décembre remportées par le parti au pouvoir.

A l’antenne d’Echo de Moscou, il a estimé qu’une mobilisation accrue dans la rue était le seul moyen d’obtenir des concessions du régime de M. Poutine, qui est candidat à la présidentielle, après quatre ans comme Premier ministre faute d’avoir pu se présenter en 2008 après deux mandats au Kremlin (2000-2008).

“Peut-être que c’est une vision trop primaire, mais si un million de personnes sortent dans la rue (…) alors ils ne pourront rien nous faire. Et ils devront satisfaire nos revendications”, a jugé M. Navalny.