En fins stratèges et en bons pédagogues, les nouveaux locataires du département des Finances, en l’occurrence le ministre et son secrétaire d’Etat, respectivement Houcine Dimassi et Slim Besbès, ont décidé de soigner leur image auprès du public et d’être, en cette fin d’année, fort sympathiques, et même fort agréables en annonçant de très bonnes nouvelles.
D’abord, au plan macroéconomique, Houcine Dimassi a fait, lundi 26 décembre 2011, à l’Agence TAP à sa sortie d’une réunion du gouvernement, une déclaration rassurante tranchant net avec l’alarmisme du gouverneur de la Banque centrale et l’ex-ministre de la Planification et de la Coopération internationale, respectivement Mustapha Nabli et Abdelhamid Triki, eux qui ne parlaient que de «croissance zéro et de détérioration de la situation économique».
Selon le nouveau ministre des Finances: «la situation financière n’est pas aussi mauvaise que le pensent certains», appelant toutefois à faire preuve de prudence, étant donné le caractère critique de la période actuelle».
Moins de 24h plus tard, c’est-à-dire ce mardi 27 décembre, M.Slim Besbes, secrétaire d’Etat auprès du ministre des Finances, annonce, sur les ondes de Radio express FM, que «la nouvelle loi de finances annule la proposition formulée par le gouvernement précédent quant au prélèvement de 4 jours de salaires des travailleurs, maintient le timbre de voyage, reconduit la compensation des prix des produits sensibles et exclut, à court terme, des ajustements du prix du carburant».
Pour mémoire, la loi de finances concoctée par l’équipe Caïd Essebsi, prévoyait tout le contraire, et surtout deux ajustements des prix du carburant.
La nouvelle équipe gouvernementale, prise de court par le temps (la loi des finances devant être adoptée par la Constituante avant le 31 décembre) a préféré éviter un long débat sur ces questions sensibles qui touchent directement la bourse du Tunisien.
Toujours selon M. Besbès, la nouvelle loi des finances prévoit l’institution d’incitations fiscales et financières aux fins «de relancer l’investissement, d’impulser le développement régional, de créer de nouveaux emplois et d’accompagner les entreprises».
Autre bonne nouvelle annoncée par le secrétaire d’Etat: «la possibilité pour la Tunisie de disposer, dans les semaines prochaines, d’importantes ressources financières qui seront fournies par des pays frères». Des assurances auraient été, selon lui, fournies à ce sujet au gouvernement.