L’Union européenne et l’OIM étendent leur coopération en vue de stabiliser les communautés à risque et renforcer la gestion de la migration en appui des transitions en Egypte, Tunisie et Libye. C’est dans ce sens que qu’a été signé à Tunis, le 19 décembre 2011, un accord par lequel l’Union européenne a confié à l’OIM 9,9 millions d’euros afin d’établir les pré-requis à l’appui du processus de transition et promotion du relèvement soutenable en Egypte, Tunisie et Libye, indique un communiqué de presse.
Ainsi, à travers ce programme de trois ans, dont la date de démarrage est prévue pour le 1er janvier 2012, l’OIM va œuvrer à relever les défis de la migration dans chacun des pays-cibles.
Le document souligne également qu’en Libye, l’OIM mettra en œuvre le renforcement de capacités et mécanismes afin de répondre aux besoins du marché du travail à travers le développement du capital humain et la migration régulière, et ce en se focalisant sur les secteurs prioritaires pour la transition et relèvement du pays.
Pour ce faire, l’OIM facilitera le déploiement temporaire en Libye de 100 travailleurs qualifiés dans le secteur de la santé où l’exode massif des travailleurs migrants y compris le personnel médical qualifié avait affecté certains services. En outre, l’OIM appuiera le gouvernement à revoir ses politiques quant à la question migratoire ainsi qu’à renforcer ses capacités nationales pour mieux gérer les flux migratoires.
Quant à l’Egypte et la Tunisie, l’OIM leur apportera son appui aux efforts aussi bien des gouvernements que ceux des parties prenantes non gouvernementales afin de prévenir la migration irrégulière et stabiliser les communautés à risque, y compris celles souffrant d’une importante pression due au chômage et pour absorber les migrants de retour. En effet, d’après les gouvernements égyptien et tunisien, 200.000 Egyptiens et 82.000 Tunisiens sont retournés dans leurs pays respectifs, perdant dans la plupart des cas leurs uniques sources de revenus. En Egypte et en Tunisie également, l’OIM prendra les mesures nécessaires pour s’assurer que les Libyens et autres migrants puissent continuer à avoir accès aux services de base comme les soins de santé, en vue de renforcer les capacités locales à faire face aux flux migratoires futurs.
Pour le chef de mission de l’OIM à Tunis, Lorena Lando, «il est fondamental d’assurer que la migration demeure une question clé dans les programmes des pays d’Afrique du Nord, particulièrement à la suite des changements politiques ayant affecté la région». Et d’ajouter que l’Union européenne a répondu rapidement face aux développements dans les pays voisins de la rive Sud et sa contribution a encore une fois mis en évidence l’engagement de l’UE pour renforcer les liens avec ses voisins du Sud et l’appui des processus démocratiques dans la région.
Le communiqué de l’OIM rappelle par ailleurs que le chef de la Délégation de l’Union européenne en Tunisie, Adrianus Koetsenruijter, a estimé que «la signature de cette nouvelle convention avec l’OIM aura un rôle clé dans le renforcement de capacités de gestion des migrations du nouveau gouvernement en Libye et aidera en même temps à préserver la stabilité économique et politique en Egypte et en Tunisie, en appuyant ces communautés qui sont particulièrement affectées par un chômage élevé».