Le 22ème Congrès de
l’UGTT vient de tirer le rideau sur une nouvelle étape de
l’existence de la Centrale syndicale, avec une nouvelle image de militantisme
estampillée par la Révolution qui lui a donné un prestige presque aussi grand
qu’à l’armée et au général Ammar. Là où tous les esprits analytiques disent sans
rougir que, dans la Tunisie post 17 décembre 2010 (et, a fortiori, post 14
janvier 2011), rien ne peut se faire sans la bénédiction de l’UGTT.
Voire, la Centrale syndicale a brillé de tous ses feux spécialement au cours du
22ème Congrès de Tabarka alors qu’elle a mis en application le sacro-saint
article 10 sur un maximum de deux mandats pour les membres de son BE.
Jerad et huit de ses compagnons se sont ainsi retirés de la course aux hautes
responsabilités pour donner le signe de départ au principe d’alternance auquel
ont rêvé des générations de syndicalistes, de politiciens, de membres de la
société civile et de simples citoyens.
Un principe qui apporte du neuf mais aussi dans la ”continuité” avec la
personnalité singulière de Houcine Abbassi à la tête de l’UGTT.
Dans l’organisation dirigée en premier par le fondateur Farhat Hached de 1946
jusqu’en 1952, le nouveau SG de la Centrale syndicale succède ainsi à une longue
lignée avec Nouri Boudali en ’52, Mohamed Kraiem de ’52 à ’54, Ahmed Ben Salah
de ’54 à ’56, Ahmed Tlili de ’56 à ’63, Habib Achour une première fois de ’63 à
’65, Béchir Bellagha de ’65 à ’70, Habib Achour une deuxième fois de ’70 à ’81,
Taieb Baccouche de ’81 à ’84, Habib Achour une troisième fois de ’84 à ’89,
Ismail Sahabani de ’89 à 2000 et Abdessalem Jerad de 2000 à 2011.
Abbassi est né en 1947 et est entré pour la première fois au sein de l’UGTT en
1973 pour s’élever, petit à petit, dans cette vieille dame où on n’évolue
vraiment que de cette manière; celle de faire progressivement ses preuves.
C’est donc avec les années qu’Abbassi s’est fait une réputation de bosseur et
d’esprit calme qui ne s’émeut pas facilement devant les pires situations. Sa
dernière performance à la tête de deux parmi les départements les plus
difficiles de l’UGTT (Contentieux et Etudes) en même temps lui a valu une
réputation qui a culminé lors du 22ème Congrès.