C’est avec beaucoup d’humour que Abdelfattah Mourou, figure sympathique et
charismatique de la mouvance islamique en Tunisie, explique en aparté son
éviction –avant la lettre- du gouvernement Hamadi Jebali.
Pour lui, c’est comme si une personne célébrait un mariage et n’avait pas prévu
un nombre suffisant de sièges pour tous les invités. Les premiers qui devaient,
alors, quitter leurs sièges et laisser la place aux invités sont les plus
proches de l’organisateur de la cérémonie, allusion au fait qu’Ennahdha l’a
sacrifié parce qu’il était un des siens et le plus proche d’elle.
Rappelons qu’Ennahdha avait proposé initialement à M. Mourou trois portefeuilles
politiques, dont la Justice et les Affaires religieuses…, mais s’était désistée
à la dernière minute à la demande pressante, selon certaines mauvaises langues,
du Congrès pour la République (CPR). Pour ce dernier, M. Mourou n’a pas consenti
beaucoup de sacrifices pour mériter cette distinction.
Qu’à cela ne tienne, pour se racheter, Hamadi Jebali avait proposé à M. Mourou
le poste administratif de “conseiller“ avec rang de ministre, poste que «le
fondateur historique» d’Ennahdha a refusé.