Chine : la Banque centrale promet à son tour une flexibilité monétaire accrue

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Des billets de banque de 100 yuans (Photo : Frederic J. Brown)

[31/12/2011 10:19:05] PEKIN (AFP) Les autorités chinoises ont l’intention d’accroître la flexibilité du taux de change de la devise nationale, le yuan, a assuré samedi le gouverneur de la Banque centrale de Chine, quatre jours après les vives critiques exprimées par le Trésor américain.

“A l’avenir, les fluctuations du taux de change vont être plus importantes”, a affirmé Zhou Xiaochuan, le gouverneur de la Banque populaire de Chine (banque centrale), dans un entretien à l’hebdomadaire Caixin.

Les partenaires commerciaux de la Chine – en particulier les Etats-Unis qui ont à nouveau âprement critiqué mardi le maintien par Pékin d’un renminbi (nom officiel du yuan) à un niveau “considérablement sous-évalué” – s’irritent régulièrement du niveau de la devise chinoise, jugé artificiellement bas.

Celui-ci favorise grandement les exportations de biens manufacturés chinois et alimente de forts déficits commerciaux entre certains pays et la Chine.

Mais Pékin défend fermement son régime de taux de change, affirmant qu’il évolue progressivement pour rentre le yuan plus flexible.

La variation du yuan est actuellement maintenue dans une bande de fluctuation de 0,5% au-dessus et en-dessous d’un niveau fixé quotidiennement par la banque centrale.

Les propos de M. Zhou indiquent que cette bande de fluctuation pourrait être élargie par les autorités dans le futur, mais pas nécessairement autant que le souhaitent les partenaires commerciaux de la Chine, Etats-Unis en tête.

Ils surviennent trois jours après la réaffirmation par Pékin que la flexibilité du taux de change du yuan sera progressivement accrue.

Pékin a décidé en juin 2010 de laisser évoluer le taux de change entre le yuan et le dollar, après presque deux ans où il était resté immobile. Depuis, la monnaie chinoise s’est appréciée d’environ 8% face au billet vert, et de près de 12% en tenant compte de l’inflation, selon le département du Trésor.

Ce rythme est jugé insuffisant par le gouvernement américain.

Selon les propos de M. Zhou au journal Caixin, l’excédent commercial chinois devrait excéder 150 milliards de dollars en 2011, contre 183,1 milliards de dollars en 2010.

Mais le responsable a pointé les perspectives incertaines de l’économie chinoise liées à l’impact inconnu de certains facteurs négatifs tels que la chute des prix de l’immobilier.

Les statistiques récentes indiquent un ralentissement de l’économie chinoise dont la croissance est tirée par les exportations et dans ce contexte les pressions se sont accrues pour pousser Pékin à assouplir sa politique monétaire.

La croissance de la Chine devrait être de 9,2% en 2011 et de 8,9% l’an prochain, son plus faible niveau en plus d’une décennie, selon des prévisions publiées début décembre par un organisme public.