Un retour à la drachme plongerait la Grèce en “enfer”, estime la Banque de Grèce

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à g.) à côté de billets en euros photographiés en 2001 après le passage à la monnaie unique (Photo : Thomas Coex)

[31/12/2011 11:30:16] ATHENES (AFP) Un “éventuel retour à la drachme équivaudrait à un véritable enfer, au moins les premières années” pour la Grèce, a mis en garde le gouverneur de la Banque de Grèce, Georges Provopoulos, dans un entretien publié samedi par le quotidien libéral Kathimérini.

“La première période transitoire, nous vivrions un scénario cauchemardesque”, insiste M. Provopoulos au moment où la Grèce commémore la mise en circulation il y a dix ans de l’euro, étranglée par le surendettement et la récession.

Démentant toute rumeur d’une préparation en coulisses d’un retour du pays à la drachme, M. Provopoulos estime que la remise en circulation de l’ancienne monnaie nationale prendrait plusieurs années, un délai comparable à celui de la préparation du passage à l’euro.

Sans drachme “autre que comptable” et avec un euro “fort, qui sera vite retiré car quiconque détiendra des billets en euros voudra les mettre de côté”, le pays, qui dépend largement des importations connaîtra “d’importantes pénuries” détaille le banquier central.

“Il y aura des pénuries de carburants, de matières premières, même de produits agricoles (…) une grande partie de l’appareil d’Etat, écoles, hopitaux, police et armées, fonctionnera au ralenti, les conditions économiques et sociales deviendront insupportables, le niveau de vie plongera, la nouvelle monnaie sera dévaluée éventuellement jusqu’à 60 à 70%”, prédit-il.

“Il y aura ensuite bien sur un rééquilibrage (…) mais les progrès de décennies seront perdus”, ajoute-t-il.

M. Provopoulos s’affirme confiant dans un sursaut du pays. “Je suis convaincu que les Grecs vont se mobiliser dans le combat national pour revenir le plus vite possible sur la voie du progrès économique et social au sein de la zone euro”, souligne-t-il.

Un sondage publié samedi par l’hebdomadaire de centre-gauche To Vima confirme de fait l’attachement des Grecs à l’euro, avec une forte majorité de 77% jugeant que “les dirigeants du pays doivent faire tout ce qui est nécessaire pour que le pays reste dans l’euro”.

Seuls 16% des personnes interrogées préfèrent un retour à la drachme.

L’actuel Premier ministre, l’ex-banquier central Lucas Papademos désigné le 11 novembre avec pour mission de lancer le nouveau plan de sauvetage du pays mis au point par la zone euro fin octobre recueille aussi 66% d’avis favorables, contre 18,8% pour son prédécesseur élu et évincé, le socialiste Georges Papandréou.