ès à Francfort le 18 novembre 2011 (Photo : Daniel Roland) |
[03/01/2012 11:23:17] FRANCFORT (AFP) La Bundesbank veillera dans les mois et années à venir au respect des principes fondateurs de la Banque centrale européenne (BCE), lui interdisant de financer directement les Etats, a déclaré mardi le président de l’institution allemande.
“La Bundesbank va s’engager dans les mois et années à venir pour que les principes fondamentaux de la +politique monétaire de Francfort+ soient respectés et qu’une solution crédible et soutenable à la problématique de la dette soit trouvée”, écrit Jens Weidmann dans une tribune au quotidien boursier Börsen Zeitung.
En particulier, ces principes empêchent la BCE “d’acheter en grande quantité des obligations de pays membres dont les taux d’intérêt ont fortement augmenté”, comme beaucoup lui suggèrent face à la crise de la dette qui menace d’emporter la zone euro.
“L’eurosystème (qui réunit la BCE et les banques centrales nationales, ndlr) jetterait ainsi ses principes par dessus bord et ignorerait le cadre juridique existant”, ajoute ce gardien de l’orthodoxie monétaire.
“Cette façon de faire serait d’ailleurs fondamentalement fausse: c’est justement en temps de crise que la confiance et la crédibilité sont d’une importance centrale”.
Ce membre influent du conseil des gouverneurs de la BCE, l’organe chargé des décisions les plus importantes à Francfort, répète ainsi le credo de l’institution. Son président Mario Draghi estime lui aussi que les Traités lui interdisent de financer les Etats, même par des moyens détournés.
Pour l’instant, la BCE a toujours refusé de racheter massivement les obligations des Etats les plus endettés, pour monétiser leur dette comme le font d’autres grandes banques centrales, mais ce que les Traités européens lui interdisent.
Certains gouvernements et économistes y voient pourtant une solution à la crise de la dette, qui pourrait, selon eux, passer par des prêts indirects de la BCE à d’autres institutions financières pour contourner l’interdit législatif.
Malgré sa position de principe, La BCE rachète déjà des obligations souveraines, sur le marché secondaire seulement, officiellement pour assurer la bonne application de sa politique monétaire.