SeaFrance : la SNCF prête à reclasser les salariés en cas d’échec de la Scop

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élégué CFDT le 3 janvier 2012 devant le tribunal de commerce à Paris (Photo : Joel Saget)

[05/01/2012 05:40:43] PARIS (AFP) Le président de la SNCF Guillaume Pepy s’est dit prêt mercredi soir à proposer un reclassement dans l’entreprise à “l’ensemble des salariés” de SeaFrance en cas d’échec du projet de reprise de la compagnie par la société coopérative (Scop), porté par la CFDT.

Interrogé lors d’une rencontre avec la presse sur la possibilité d’une telle offre pour les 880 salariés de SeaFrance, menacés de perdre leur emploi en cas de cessation d’activité, M. Pepy a déclaré que tous pourraient retrouver un emploi à la SNCF “sans une journée de chômage”.

Affirmant avoir déjà fait cette proposition à plusieurs reprises, le patron de la compagnie ferroviaire, maison-mère de SeaFrance, a toutefois précisé que, dans un tel cas de figure, seul “un petit nombre” de salariés pourraient retrouver un emploi “sur place”.

Il a également souligné que les emplois proposés ne seraient “pas dans les mêmes métiers”, évoquant notamment la possibilité pour les salariés de SeaFrance de devenir chauffeurs d’autocars, alors que la SNCF entend développer prochainement une offre dans le transport longues distances par autocar.

Les artisans du projet de coopérative ouvrière (Scop) pour SeaFrance ont renvoyé mercredi la balle dans le camp du président Nicolas Sarkozy, jugeant que sa proposition avancée deux jours plus tôt de racheter la compagnie de ferries en Manche avec des indemnités de licenciement n’était “pas faisable”. La solution esquissée lundi par le président de la République “ne peut être envisagée en raison de l’insécurité juridique qu’elle engendre”, ont écrit les leaders de la CFDT, qui défendent ce projet, dans une lettre ouverte recensant toute une série d’obstacles juridiques, commerciaux et techniques.

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és de SeaFrance manifestent devant le tribunal de Commerce de Paris, le 3 janvier 2012 (Photo : Joel Saget)

Nicolas Sarkozy, qui suit de très près la question de l’emploi et des restructurations à trois mois de la présidentielle, a pris tout le monde de court lundi en décidant d’aider les SeaFrance, alors que ses ministres étaient peu optimistes.

Le président a demandé à la SNCF d’apporter son aide en versant aux salariés des indemnités exceptionnelles, qui pourraient atteindre 50 à 60.000 euros, pour leur permettre de les réinjecter dans la coopérative.

Il a par ailleurs proposé que la SNCF rachète les bateaux afin de les relouer par la suite pour une somme modique à la Scop, seule offre en lice pour reprendre SeaFrance, qui emploie 880 personnes en CDI à Calais (Pas-de-Calais) et génère au moins autant d’emplois indirects.

En préalable à ces mesures, M. Sarkozy jugeait toutefois “inéluctable” la liquidation définitive de la compagnie, une étape générant trop d'”incertitude” aux yeux des partisans de la Scop, qui réclament une table ronde pour “sauver les emplois” en urgence.

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Un ferry SeaFrance dans le port de Calais, le 2 janvier 2012 (Photo : Philippe Huguen)

Le dossier de la Scop, pour laquelle il manque 50 millions d’euros, doit être rendu vendredi soir, avant une ultime audience lundi devant le tribunal de commerce de Paris. Les défenseurs de la Scop affirment toutefois que “des solutions existent” pour financer leur projet, par le biais d’un prêt remboursé en vendant un navire à une société d’économie mixte. Depuis la mi-novembre, les quatre navires de Seafrance sont retenus à quai en raison de craintes pour la sécurité. Ses clients ont été récupérés par le concurrent britannique P&O ainsi que par Eurotunnel.