Suspense autour du lancement de Free Mobile, attendu fiévreusement

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à Amiens, le 19 novembre 2011 (Photo : Kenzo Tribouillard)

[05/01/2012 15:52:46] PARIS (AFP) A une semaine de l’échéance fixée par le gendarme des télécoms, médias et opérateurs concurrents se perdent en conjectures sur le lancement et le détail de l’offre de téléphonie mobile de Free, nouvel arrivant sur le marché, qui promet de diviser la facture des Français par deux.

Le quatrième opérateur mobile hexagonal remplit depuis plus de trois semaines les conditions réglementaires pour la mise sur orbite de cette offre fiévreusement attendue, avec un niveau de déploiement 3G de 27%.

L’Arcep, régulateur du marché, lui avait donné jusqu’au 12 janvier pour atteindre cet objectif.

Sitôt son feu vert accordé, Xavier Niel, actionnaire majoritaire du groupe Iliad et dirigeant historique de Free, avait “twitté” pour la première fois le 13 décembre: “la fusée est sur la rampe de lancement”.

C’est d’ailleurs une fusée qui apparaît sur le site http://live.free.fr/ dont plusieurs médias en ligne pensent qu’il sera le site sur lequel M. Niel lancera officiellement les offres, dans les heures ou les jours qui viennent.

Autre indice: au pied de cette fusée, le nombre cabalistique 1337 fait référence au “leet speak”, l’écriture des programmeurs informatiques déjà utilisée par M. Niel auparavant, comme clin d’oeil à ses fans technophiles.

“Il y a une obligation réglementaire de lancer un service au 12 janvier mais cela ne veut pas dire que c’est une obligation de lancer une offre du point de vue marketing”, souligne toutefois un analyste du secteur.

Selon lui, Free pourrait vouloir prendre son temps pour être sûr de ne pas connaître d’incidents techniques. En clair, l’opérateur pourrait se contenter d’annoncer l’entrée en fonction de son réseau, mais en retarder l’exploitation commerciale.

Plus que les supputations sur la date effective d’ouverture à la clientèle, c’est le tarif des offres qui inquiète les autres opérateurs, grands et petits. Depuis l’annonce en 2008 de son projet d’entrer sur le marché, Xavier Niel promet de “diviser par deux la facture” mobile des Français.

Un potentiel de 4,8 millions d’abonnés

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é français de téléphonie mobile et présentation de Free (Photo : Yann Le Bechec)

“Free Mobile annonce vouloir diviser par deux les factures mobiles des Français. Reste à savoir lesquelles, en tout cas sûrement pas celles des clients Budget Mobile et de tous les consommateurs qui ont, par choix ou par nécessité, de +petits+ besoins et un petit budget mobile”, estime José Caballero, directeur marketing de cet opérateur sans réseau propre (MVNO).

Ce petit acteur du marché propose actuellement des offres démarrant à la modique somme de 2,50 euros pour 30 minutes de communications téléphoniques, donc sans SMS ni internet.

Le PDG d’Orange Stéphane Richard a pour sa part assuré lundi que son groupe avait “tout un arsenal de ripostes commerciales prêtes pour répondre très rapidement aux offensives” de Free. France Télécom est notamment prêt à jouer sur les prix de ses offres si nécessaire, a-t-il déclaré.

Les lignes tarifaires ont déjà bougé, avant même l’arrivée de Free, avec des prix de plus en plus bas mais surtout de nouveaux services, comme les offres “quadruple play” d’abonnements groupés fixe-mobile-internet-télévision moyennant une baisse du tarif global.

Free, qui dispose déjà d’une base de près de 4,8 millions d’abonnés internet, est très attendu sur ce créneau.

Free arrive cependant sur un marché mature, où la concurrence est vive si l’on prend en compte les MVNO. De plus, les coûts d’infrastructure ne sont pas négligeables: “de l’ordre d’un milliard d’euros”, selon un expert du secteur.