Les Brésiliens, voyageurs et consommateurs assidus aux Etats-Unis et en Europe

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ésiliens observent les cours de changes, le 5 janvier 2012 à Rio de Janeiro (Photo : Vanderleialmeida)

[06/01/2012 07:36:10] RIO DE JANEIRO (AFP) Bijoux, iPads, produits de beauté, vêtements ou poussettes d’enfants : portés par la croissance de leur économie et de leur monnaie, les Brésiliens voyagent et dépensent comme jamais aux Etats-Unis et en France, deux de leurs destinations favorites.

L’ascension sociale des Brésiliens –près de 30 millions ont accédé à la classe moyenne ces dix dernières années–, la hausse des revenus et un crédit facile contribuent à des dépenses record des Brésiliens à l’étranger.

Leurs premières destinations : les Etats-Unis (Floride et New York), Buenos Aires et Paris, dit à l’AFP le directeur des études du ministère du Tourisme, José Francisco Salles Lopes.

En 2010, 1,1 million de Brésiliens ont voyagé aux Etats-Unis, 870.000 en Argentine et 384.000 en France, pays suivis par le Portugal, l’Italie et l’Espagne.

Et quand ils voyagent, ils dépensent.

Avec 5,9 milliards de dollars déboursés aux Etats-Unis en 2010, selon le département du Commerce américain, ce sont les étrangers qui, individuellement, dépensent le plus dans le pays, soit environ 5.000 dollars par personne.

“Le Brésilien dépense tout ce qu’il a. S’il a 5.000, il dépense 5.000”, explique José Salles.

La Banque centrale estime que, en 2011, les Brésiliens ont dépensé la somme record de 20 milliards de dollars, 22% de plus qu’en 2010 !

Sydney, un pédiatre de Rio de Janeiro de 47 ans –il préfère ne pas donner son nom de famille pour ne pas avoir d’ennuis avec la douane–, voyage aux Etats-Unis deux fois par an. Il revient de Boston avec une quarantaine de marchandises achetées sur internet et livrées à son hôtel.

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éléphonie, le 5 janvier 2012 à Rio de Janeiro (Photo : Vanderleialmeida)

“Deux iPods, un ordinateur, des vêtements et des chaussures de tennis de marque, deux appareils photo”, énumère-t-il. “La facilité d’achat, la qualité, les prix sont imbattables. Au Brésil, tout coûte le double ou le triple”, dit-il à l’AFP.

— “J’en veux trois !” —

Avec des taxes très lourdes, une inflation élevée (6,6% en novembre) et la hausse de près de 40% du real, la monnaie nationale, vis-à-vis du dollar depuis 2009, le Brésil est un pays cher.

Sydney a aussi voyagé en 2011 à Fort Lauderdale (Floride) et visité un centre commercial envahi par les Brésiliens.

“J’avais presque honte de dire que j’étais brésilien, mes compatriotes achetaient par tonnes, ils essayaient des chemises Armani et criaient: +La taille ou la couleur ça m’est égal, j’en veux trois !+”.

Les Brésiliennes enceintes –et aisées– voyagent elles aussi en masse aux Etats-Unis pour acheter la layette du bébé.

Carlos Eduardo, un chef d’entreprise de 40 ans dont la femme attend un enfant en mai, a passé Noël à Orlando. Il y a tout acheté pour son futur fils, “des vêtements jusqu’à l’âge de deux ans” aux “crèmes adoucissantes” et “pour le tiers ou le quart de ce que je paierais ici”.

Chaque Brésilien peut rapporter des marchandises pour une valeur maximum de 500 dollars sans payer de taxes.

En 2011, la demande de visas pour les Etats-Unis a augmenté de 40% et Washington a annoncé qu’il allait doubler le nombre de fonctionnaires au Brésil pour accélérer le processus qui prend aujourd’hui 50 jours. Samedi, le consulat de Rio organise un “Super samedi de visas” pour remettre 1.500 documents de voyage.

L’élite brésilienne a toujours eu un faible pour Paris où de nombreux Brésiliens ont une deuxième résidence.

“Paris est la ville que nous vendons le plus en Europe”, a indiqué Pablo Resende Torres, de CVC, la première agence de voyages du Brésil, qui offre un tour “Paris pour les Brésiliens”.

Après les Américains, les Brésiliens ont été en 2011 les étrangers les plus nombreux à visiter le musée du Louvre.

“Celui qui va à Miami achète de l’électro-ménager, mais en Europe les Brésiliens achètent des marques”, a dit à l’AFP Rejan Bruni, une biologiste de 53 ans, tout juste de retour d’Europe et qui, à Rome, a vu “des files de Brésiliens achetant des sacs Vuitton”.