SeaFrance : échéance cruciale pour la survie de la compagnie de ferries

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éunion au ministère des Transports à Paris (Photo : Etienne Laurent)

[06/01/2012 08:26:59] PARIS (AFP) La compagnie de ferries SeaFrance se retrouve vendredi face à une nouvelle échéance cruciale pour sa survie, de plus en plus précaire, les porteurs du projet de reprise par une coopérative ouvrière ayant jusqu’à 18H00 pour rendre leur dossier au tribunal de commerce de Paris.

La situation de la compagnie était plus enlisée que jamais jeudi, le gouvernement et les porteurs du projet de reprise par une coopérative ouvrière (Scop) campant sur leurs positions quant au sauvetage de la filiale de la SNCF menacée de cessation d’activité.

“Nous attendons le business plan de l’équipe qui doit porter la coopérative ouvrière”, a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Ecologie et des Transports, à l’issue d’une réunion entre tous les acteurs du dossier (Etat, SNCF, représentants de la Scop). Elle a précisé qu’elle attendait le document pour vendredi soir. La rencontre n’a toutefois pas permis de faire avancer le dossier, selon les représentants des salariés qui en ont une nouvelle fois appelé au président de la République.

Une réunion de salariés non-syndiqués de SeaFrance est prévue vendredi après-midi à Calais pour constituer un “collectif” représentant une voix différente de celle des porteurs du projet de Scop, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.

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éunion entre tous les acteurs du dossier le 5 janvier 202 à Paris (Photo : Etienne Laurent)

La CFDT maritime Nord (majoritaire), syndicat porteur du projet de Scop, a maintenu sa position. “Nous allons refaire d’ici demain soir un appel au président (Sarkozy). Ils veulent liquider l’entreprise, démolir l’entreprise, et il faudrait la rebâtir”, a déclaré son représentant Didier Cappelle. “On a apporté tous les éléments pour que le projet puisse être déposé”, a rétorqué le ministre des Transports Thierry Mariani, s’interrogeant “si la volonté de sauver les emplois est réelle des deux côtés”.

Pour la première fois, la CFDT nationale a exprimé jeudi son désaccord avec les responsables CFDT de SeaFrance, accusés de porter “une lourde responsabilité” dans la situation de la compagnie. La CFDT nationale en “désaccord”

Dans un communiqué co-signé avec la Fédération générale des transports-équipements (FGTE CFDT) et l’union régionale CFDT, la confédération leur a reproché de n’avoir “pas voulu examiner d’autres projets dont ceux de LDA-DFDS”, Louis-Dreyfus Armateurs et la compagnie danoise DFDS. Le projet de Scop, tout comme l’offre de LDA/DFDS, avaient été refusés par le tribunal de commerce de Paris le 16 novembre. Le juge avait alors prononcé la liquidation de SeaFrance, avec poursuite de l’activité jusqu’au 28 janvier. “C’est une erreur grave, il y avait des possibilités de sauvegarder un maximum d’emplois”, dit le texte, précisant que la confédération “continuera d’oeuvrer pour que LDA maintienne son offre de reprise”.

Le dossier de la Scop, pour laquelle il manque 50 millions d’euros, doit être rendu vendredi soir au tribunal de commerce de Paris avant une audience lundi. Ce projet est la seule offre de reprise pour la compagnie qui emploie 880 salariés en CDI. “Il faut que le tribunal de commerce ordonne la cession, ce qui transférerait immédiatement les droits de SeaFrance à la coopérative” a affirmé Me Philippe Brun, avocat de la CFDT maritime Nord.

Le projet suppose que les juges prononcent la cession de SeaFrance à la Scop, et non sa liquidation définitive, solution prônée par Nicolas Sarkozy, partisan d’un montage dans lequel la SNCF verserait des indemnités exceptionnelles aux salariés qui les réinjecteraient dans la coopérative.

La proposition du président de la République avait été rejetée mercredi par les porteurs du projet de Scop, qui placent leurs espoirs dans la création d’une société d’économie mixte (SEM) par l’Etat et des collectivités locales.

Une fois que le tribunal aura cédé les actifs de SeaFrance à la Scop, celle-ci céderait les navires à cette SEM. En retour, l’argent récolté permettrait de financer le projet, selon l’avocat de la CFDT.

De son côté, le président de la SNCF Guillaume Pepy a proposé de reclasser dans l’entreprise “l’ensemble des salariés” de SeaFrance, en cas d’échec du projet de reprise.