ège de la BCE à Francfort (Photo : Dominique Faget) |
[06/01/2012 08:44:25] FRANCFORT (AFP) Les banques de la zone euro ont déposé 455 milliards d’euros entre jeudi et vendredi auprès de la Banque centrale européenne (BCE), un nouveau record, qui montre que la situation est loin d’être normalisée en pleine crise de la dette.
Mercredi, les banques de la zone euro avaient déposé un montant de 453 milliards d’euros à Francfort, qui établissait déjà un plus haut historique. Ces dépôts sont rémunérés à hauteur de 0,25% par la BCE, un montant bien plus faible que ce que les banques pourraient en tirer si elles voulaient ou parvenaient à les placer sur le marché.
D’autre part, le montant des prêts au jour le jour accordés par la BCE aux banques qui ne veulent ou ne peuvent se refinancer en urgence sur les marchés, a continué de fondre. Il tournait autour des 14 milliards d’euros depuis le début de la semaine, et est retombé à 1,8 milliard entre jeudi et vendredi.
Selon les économistes, plusieurs facteurs expliquent le montant élevé des dépôts, mais il est difficile d’en tirer des conclusions, la BCE ne fournissant jamais davantage de détails que le montant des dépôts et les banques concernées n’ayant aucun intérêt à communiquer sur le sujet.
Les dépôts auprès de la BCE connaissent des niveaux élevés lors de chaque regain de tension sur les marchés depuis la crise financière de 2008 puis celle de la dette en zone euro.
En effet, les banques de la région ne se font plus suffisamment confiance entre elles pour se prêter l’argent dont elles ont besoin pour boucler chaque jour leurs opérations, comme elles le font en temps normal, et préfèrent ne pas prendre de risque en plaçant leurs excédents auprès de la BCE.
A ce facteur s’est ajoutée fin décembre une importante injection de liquidités par la BCE, qui a inondé les banques de la zone euro d’argent frais, qu’elles n’ont pas encore vraiment commencé à investir sur les marchés, d’autant que certaines ont gardé leurs liquidités pour faire face à des impératifs comptables de fin d’année.
Il pourrait également y avoir moins de banques à qui prêter de l’argent chaque jour, puisqu’elles ont pu obtenir lors des récentes opérations de la BCE autant d’argent qu’elles le voulaient, ce qui fait que les dépôts retournent à l’institution monétaire, qui reste toujours preneuse, avancent certains économistes.