Pierre Jeantet le janvier 2012 (Photo : Jean Pierre Muller) |
[06/01/2012 19:07:41] BORDEAUX (AFP) Pierre Jeantet, qui quitte le 16 janvier la présidence du directoire de Groupe Sud Ouest (GSO : Sud Ouest, Midi Libre…), a estimé vendredi que pour la presse, participer à l’accélération du passage au numérique “n’est pas un choix, mais une obligation”.
M. Jeantet, 64 ans, s’exprimait lors d’une réunion en son honneur organisée au siège du journal à Bordeaux.
Cette “pointure” du journalisme devenu patron de presse, évoquée aussi par le gérant de la société civile des journalistes Fabien Pont comme le “transfert de l’année” 1993 à Sud Ouest, l’équivalent de l’arrivée de “Ribéry chez les Girondins”, sera remplacé par Olivier Gerolami, 51 ans, énarque et directeur général de France Télé Numérique.
M. Jeantet a souligné quatre fois dans son discours la “qualité” des productions de GSO.
“Merci de comprendre”, a-t-il cependant lancé, “que face aux difficultés qu’affronte la presse écrite, le combat aujourd’hui ne s’arrête pas à la qualité de l’information”.
“L’avenir”, a-t-il dit, “passe aussi par une productivité, une rentabilité accrues, un investissement financier et humain accéléré dans les diversifications, et plus particulièrement dans le numérique, bien au-delà des succès déjà remportés”.
“Ce n’est pas un choix, c’est une obligation, c’est votre rendez-vous de 2012, ne le ratez pas”, a-t-il conclu.
Le président du conseil de surveillance de GSO Jean de Szolnok a quant à lui évoqué Kodak, géant de la photo argentique menacé de faillite. “Est-ce que la photo a disparu, est-ce que les gens prennent moins de photos, est-ce qu’il se vend moins d’appareils? Non, mais (…) Kodak n’a pas su prendre le virage” du numérique, a-t-il ajouté.
“Cela ne nous arrivera pas, nous avons une marque et un contenu formidables, acceptons le changement pour en devenir les moteurs”, a-t-il lancé.
M. Jeantet, qui a déjà déclaré comprendre les motifs du changement de direction même s’il ne l’a pas souhaité, va se consacrer à l’hôpital Léon Bérard de Hyères (Var) dont il préside le conseil de surveillance.
Mais il a déclaré à l’AFP être aussi “toujours intéressé par son métier” et semble prêt à participer à la recherche du “Graal d’un nouveau modèle économique de la presse”.