Le Pôle technologique d’Elgazala jouxte une zone industrielle dédiée aux entreprises TIC relevant de l’AFI (Agence foncière d’industrie), organisme public qui aménage et commercialise des terrains à usage strictement industriel. A préciser, pour le besoin de la compréhension, qu’il existe une clause libératoire dans le contrat liant le promoteur à l’AFI stipulant que cette dernière peut récupérer le terrain si jamais le promoteur ne démarre pas son projet dans un délai de 3 ans, à partir de la date de vente du terrain.
Mais justement, il se trouve qu’une bonne partie de cette zone industrielle est vide, et aucun terrain n’a été construit et aucun projet n’a démarré. Selon des bruits de couloirs, certains promoteurs qui ont acquis ces terrains préfèrent plutôt spéculer sur le foncier que de lancer de projets. Et c’est regrettable, car plusieurs promoteurs dans le domaine des TIC attendent des terrains pour s’implanter et créer des emplois. On parle d’un millier d’emplois susceptibles d’être créés dans l’ingénierie au cours des 12 prochains mois.
C’est le cas d’ARABSOFT, éditeur tunisien de logiciel, qui souhaite s’implanter dans le pôle technologique d’Elgazala ou dans la zone industrielle avoisinante, afin de passer de 150 ingénieurs actuellement à 400, fin 2012. Cette volonté de recrutement est dictée par le fait que cette entreprise (ARABSOFT) a dernièrement obtenu plusieurs projets en Afrique, dont la Mauritanie, le Mali, l’Algérie, avec un chiffre d’affaires prévisionnel de 4 millions d’euros en 2012.
Idem pour SAB, un éditeur international de logiciels bancaires, implanté en Tunisie -aux Berges du Lac- en offshore employant 150 ingénieurs, et qui chercherait, actuellement, un terrain pour passer à 300 ingénieurs en 2012.
Cependant, pour comprendre ce qui se passe à l’AFI, il suffit de consulter la liste des bénéficiaires de ces terrains, pour se rendre compte du favoritisme que l’ancien régime avait élevé au rang de méthode fonctionnement, qui profitait à beaucoup d’enfants de l’entourage de ZABA.
C’est le cas de plusieurs zones industrielles, au sein desquelles il existe de terrains nus depuis des années, mais lorsqu’on s’adresse à l’AFI, la réponse c’est souvent “nous n’avons pas de terrains libres…“. A se demander si le rôle de cette agence ne consiste pas à encourager les spéculations! Les investisseurs doivent attendre souvent 2 à 3 années pour obtenir un terrain pour implanter leur projet.
Donc, quand est-ce qu’on va arrêter cette politique de clientélisme et appliquer une réglementation qui existe mais uniquement sur le papier? Ne serait-il pas le moment de récupérer les terrains nus dans les zones industrielles et faire un audit de l’AFI? Même si l’AFI, il y a quelques temps, l’AFI a récupéré et vendu aux enchères plusieurs lots de terrains. Mais ce n’est pas suffisant, il faut aller plus loin. Il est important de procéder à une évaluation de ces structures et de leurs programmes politiques forts consommateurs de budget de l’Etat.
Il suffit aussi de visiter la zone industrielle de la Mhira et son pôle technologique dédié à l’aéronautique, pour constater que, hélas, plus de 40% de terrains cédés demeurent non construits et non aménagés par leurs promoteurs, alors que d’autres promoteurs attendent de suite des terrains pour démarrer des projets industriels et pour investir et donc créer des emplois.
L’investissement industriel et l’emploi passent par la récupération de ces terrains par l’AFI et par leur mise à la disponibilité des promoteurs qui souhaitent lancer, au bout de trois 3 mois, des projets industriels et dans les TIC.
Le nouveau ministre de l’Industrie et du Commerce doit impérativement apporter des réponses et/ou des explications. On espère que le changement de cap politique en Tunisie sera accompagné d’un autre changement dans les pratiques et des solutions rapides et adéquates. En commençant par l’AFI qui doit rendre des comptes.