La Bourse de Paris entame 2012 toujours en proie à la crise en zone euro

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ébergeait la Bourse de Paris (Photo : Eric Piermont)

[07/01/2012 07:51:27] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, loin d’en avoir fini avec la crise en zone euro et menacée de la possible perte du triple A français, entame 2012 avec la plus grande prudence, faute de parvenir à profiter de la reprise économique américaine qui se dessine.

Sur la semaine écoulée, la première de l’année, l’indice vedette parisien a lâché 0,71%, pour terminer vendredi à 3.137,36 points.

“On a une nouvelle année, mais avec à peu près les mêmes problèmes et les mêmes recherches de réponses qu’en 2011”, résume Frédéric Buzaré, responsable de la gestion actions de Dexia AM.

Si le marché parisien a débuté 2012 du bon pied, avec deux séances de hausse, il a rapidement déchanté avec trois jours de repli.

Pourtant, “malgré les tensions géopolitiques en Iran, le ralentissement de l’économie en Chine et les menaces de dégradation en zone euro, le marché a réussi à maintenir ses niveaux de fin 2011”, remarque Alexandre Baradez, analyste chez Saxo Banque.

La principale préoccupation reste la situation en zone euro, où la santé des banques dans plusieurs pays inquiète au plus haut point, notamment en ce qui concerne les besoins de recapitalisation en Espagne et en Italie.

Pour Fabrice Cousté, de CMC Markets France, “les tensions sur les dettes souveraines et sur les besoins de refinancement des banques restent prégnantes”.

“Le premier trimestre 2012 est extrêmement dangereux pour la zone euro”, renchérit M. Baradez.

Beaucoup de rumeurs sur les banques se sont répandues, tandis qu’elles se bousculent pour déposer leurs fonds auprès de la Banque centrale européenne (BCE), signe des tensions sur leur financement.

En outre, “en Grèce, s’il n’y a pas d’accord avec le FMI et l’Europe, la conséquence potentielle sera la sortie du pays de l’euro. Or c’est le pire des scénarios”, explique M. Baradez.

Le pays doit boucler les négociations pour effacer quelque 100 milliards de dette et obtenir le versement d’une nouvelle tranche d’aide avant fin mars.

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à Paris, le 5 décembre 2011 (Photo : Eric Feferberg)

C’est dans ce contexte que les Etats commencent à faire appel au marché pour lever des fonds, une étape franchie cette semaine sans trop de problèmes par la France et l’Allemagne, avant la semaine prochaine les premiers emprunts obligataires pour 2912 de l’Espagne et l’Italie.

Comme fin 2011, les motifs d’espoir en Europe sont peu nombreux, même si le président français Nicolas Sarkozy doit rencontrer lundi à Berlin la chancelière allemande Angela Merkel pour préparer le prochain conseil européen programmé le 30 janvier à Bruxelles.

“Il n?y aura pas de +solution magique+ à la crise financière en Europe”, indique le courtier Aurel BGC, pour qui la confiance “reviendra avec la création de mécanismes” via le Fonds européen de stabilité financière (FESF), le Fonds monétaire international (FMI) ou la BCE.

Surtout, “le marché attend toujours une réaction de la BCE, mais elle ne sera probablement pas à l’ordre du jour lors de la réunion de jeudi”, pronostique M. Baradez.

Même l’amélioration du climat économique aux Etats-Unis ne suffit plus à soutenir les marchés européens, alors que l’euro se dépréciait à vive allure par rapport au dollar.

“Beaucoup d’analystes pensent que la dynamique positive des Etats-Unis va finir par s’essouffler si elle n’est pas relayée par une amélioration en Asie ou en Europe”, relève M. Buzaré.

La semaine prochaine sera dépourvue de statistiques économiques majeures aux Etats-Unis, si ce n’est un indicateur de confiance, mais elle sera marquée par le lancement de la saison des résultats annuels, avec lundi le producteur d’aluminium Alcoa.

“En 2011, les profits des entreprises ont progressé et ça n’a pas soutenu la Bourse”, rappelle M. Buzaré.