Taxe financière : Paris et Berlin d’accord sur le fond, pas sur la forme

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à Berlin, le 9 janvier 2012 (Photo : Johannes Eisele)

[09/01/2012 13:50:47] BERLIN (AFP) Le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière Angela Merkel ont affiché lundi à Berlin leur accord sur le principe d’une taxe sur les échanges financiers, mais continuent à diverger sur la forme, Paris restant déterminé à forcer l’allure.

“Ma conviction, c’est que si nous ne montrons pas l’exemple, ça ne se fera pas. L’idée de la France, c’est d’appliquer le projet de directive” de la Commission européenne, a indiqué M. Sarkozy lors d’une conférence de presse avec Mme Merkel.

Cette dernière a jugé qu’il s’agissait “d’une bonne initiative pour passer de la parole à l’acte”, mais a répété sa préférence pour une action concertée au niveau européen.

“Côté allemand, le but est d’avoir une déclaration d’intention des ministres des Finances (de l’Union européenne) d’ici début mars” sur une telle taxe. Elle a ajouté que “personnellement”, elle pouvait “imaginer une telle taxe au niveau de la zone euro” seule, tout en précisant que cette option, qui exclut la City de Londres, n’était pas soutenue par l’ensemble de son gouvernement.

Pour le reste, le couple “Merkozy” a affiché son accord sur la marche à suivre pour tenter d’endiguer une crise de la zone euro toujours plus aigüe.

La France et l’Allemagne souhaitent ainsi que l’accord européen renforçant la discipline budgétaire, et sur lequel 26 des 27 pays de l’UE se sont engagés début décembre, soit signé “pour le 1er mars”, a déclaré le président français.

Les deux dirigeants sont par ailleurs d’accord pour réfléchir aux moyens “d’accélérer le versement du capital” du futur mécanisme de secours européen (MES).

Mme Merkel et M. Sarkozy ont aussi réitéré leur volonté de maintenir la Grèce dans la zone euro, à condition toutefois que le pays mette en oeuvre des réformes budgétaires. La chancelière a jugé “nécessaire” la mise en oeuvre d’un programme de restructuration de la dette grecque mais tenu à rassurer les marchés en affirmant que cette procédure resterait “une exception”.

Les deux dirigeants ont aussi indiqué avoir sollicité l’expertise de la Banque centrale européenne pour renforcer l’efficacité du dispositif de secours provisoire FESF, qui peine à convaincre les investisseurs de son efficacité.

Enfin, tous deux ont insisté sur la nécessité d’accompagner les efforts de rigueur budgétaire d’initiatives pour la croissance et l’emploi, qui sont “la priorité” selon M. Sarkozy, et un “deuxième pilier” pour Mme Merkel.