L’étude sur la création de valeur dans les banques et les sociétés de leasing a inspiré à la Banque d’Affaires de Tunisie (BAT) l’idée de développer un baromètre permettant de juger de la pertinence d’un investissement au regard de la situation d’un secteur et de l’entreprise qui en fait partie.
La Banque d’Affaires de Tunisie (BAT) envisage de développer un baromètre et de le mettre à la disposition du marché qui a besoin d’indicateurs précis qui puisse aider, aussi bien les particuliers que les entreprises, dans la prise de la décision d’investissement. C’est clair, il y a un réel besoin pour un tel outil.
Certes, les rapports produits par les entreprises faisant appel public à l’épargne (APE) sont assez clairs. Mais il n’en demeure pas moins que “les indicateurs de gestion publiés périodiquement chaque trimestre ne donnent pas une idée très précise de la situation des entreprises. Ce tableau de bord doit être complété”, observe Habib Karaouli, président-directeur général de la BAT.
“L’objectif de la BAT est de réaliser un benchmark qui puisse permettre à chaque opérateur de se déterminer et de se positionner par rapport à la moyenne du secteur et par rapport à ses principaux concurrents”. Cela pour les opérateurs.
De leur côté, les particuliers et les entreprises éventuellement intéressés par des participations dans ces entités-là, notre outil mettra à leur disposition un référentiel susceptible de leur permettre d’anticiper en projetant les tendances et les évolutions probables, du secteur d’abord, et des entités qui en font partie ensuite.
Mais ce genre d’analyse n’est pas l’apanage des analystes extérieurs; il devrait se faire également au niveau de l’entreprise pour pouvoir se positionner, établir sa propre stratégie et agir pour équilibrer le niveau de concentration, donc de risque, sur un segment particulier ou sur une source de création de valeur particulière.
Ce travail, qui peut être quasiment décliné à tous les secteurs, participe de l’éducation, c’est-à-dire la sensibilisation, la mise à disposition de l’information, l’éclairage de tous les acteurs du marché, particuliers ou entreprises, pour réduire l’asymétrie dans ce domaine. Car qui dit asymétrie en matière dit inégalité en matière de conduite à tenir face à des situations précises, puisque l’un a une information plus privilégiée, plus fouillée que l’autre qui n’en détient qu’une partie. Ce qui peut être préjudiciable à l’équilibre global du marché.
L’idée est qu’il y ait au moins une espèce de «smig» en matière d’information de base permettant aux différents opérateurs d’intervenir sur le marché.
La BAT, qui a fait un premier pas dans cette direction avec l’étude sur la création de valeur dans les établissements financiers, voit pour le moment du moins dans ce travail «une contribution à l’éclairage du marché». Pour ce faire, la banque capitalise sur un certain nombre d’études réalisées pour le compte de clients. D’ailleurs, l’étude sur la création de valeur a été déclenchée par la demande d’un investisseur institutionnel étranger qui veut prendre une position dans un établissement de la place.
Mais après, pour le patron de la BAT, «rien n’exclut une collaboration avec d’autres partenaires, une espèce de parrainage sectoriel de l’indice qui serait particulier».