Le fabricant de panneaux solaires Photowatt suscite les convoitises

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ù des panneaux solaires ont été installés (Photo : Jeff Pachoud)

[10/01/2012 13:28:56] GRENOBLE (AFP) Le fabricant de panneaux solaires Photowatt, en redressement judiciaire, suscite de nombreux appétits, dont ceux de trois groupes français de taille importante, parmi lesquels figurerait le Franco-Italien STMicroelectronics, qui pour l’heure dément.

Le pionnier français du photovoltaïque, qui emploie 442 salariés à Bourgoin-Jallieu (Isère), “a suscité plus de dix marques d’intérêt” dont celles “émanant de sociétés de taille importante et qui semblent crédibles”, a indiqué mardi à l’AFP le président du tribunal de commerce de Vienne, Pierre Sibut.

Le préfet de la région Rhône-Alpes Jean-François Carenco est très impliqué dans le dossier, aux côtés du directeur du CEA de Grenoble, Jean Therme, et du commissaire général à l’investissement, René Ricol.

Parmi les repreneurs éventuels, M. Sibut a notamment cité le cas d’une “société française de niveau mondial qui se proposerait de reprendre l’intégralité des salariés”, sans donner plus de précision.

Selon deux sources proches du dossier interrogées par l’AFP, il s’agirait du fabricant franco-italien de semi-conducteurs STMicroelectronics, déjà implanté en Isère, à Crolles.

Dans son processus de production, STMicroelectronics utilise du silicium, un élément qui entre aussi dans la fabrication des cellules photovoltaïques de Photowatt.

Le groupe franco-italien est en outre déjà actif dans le secteur de l’énergie solaire. En juillet, il a ainsi inauguré en Sicile la plus grande usine italienne de fabrication de panneaux photovoltaïques, exploitée en coopération avec l’Italien Enel et le Japonais Sharp.

“Nous n’avons pas à commenter les rumeurs sur Photowatt”, a déclaré à l’AFP un porte-parole du fabricant de semi-conducteurs, assurant qu’il n’y avait “pas de dossier de reprise de la société Photowatt en instruction chez STMicro”.

Quoi qu’il en soit, le Tribunal de Commerce de Vienne serait déjà prêt à accorder “un délai supplémentaire” aux éventuels repreneurs pour leur laisser le temps de déposer une offre.

La date limite de dépôt des offres était initialement fixée au vendredi 13 janvier au soir, avec une audience prévue mardi 17 janvier.

Deux autres repreneurs “très sérieux” seraient en effet sur les rangs, selon M. Sibut, qui parle de sociétés françaises “qui ont les moyens de leurs ambitions” et proposent “un niveau conséquent de reprise de personnel”.

Tout repreneur devra avoir les reins solides, car “le problème de Photowatt, c’est qu’elle a un carnet de commandes à zéro et perd 3 millions d’euros par mois”, a souligné le président du tribunal.

Les sociétés intéressées ont d’ailleurs demandé l’aide de l’Etat, sous la forme de l’assurance d’un carnet de commandes garanti pendant plusieurs années. Si leur demande était acceptée, les entreprises publiques comme EDF pourraient ainsi être incitées à acheter des panneaux solaires chez Photowatt plutôt que chez ses concurrents.

Photowatt souffre de la concurrence acharnée des fabricants chinois de panneaux solaires, qui ont cassé les prix, dans un contexte de surproduction mondiale de panneaux solaires.

Fondée en 1979 à Caen, l’entreprise a un temps figuré parmi les leaders mondiaux du secteur, et est la seule en France à fabriquer des cellules photovoltaïques, les autres se contentant de les acheter à l’étranger pour les assembler.

Le nom du repreneur devrait être, quoi qu’il arrive, connu début février car “la trésorerie de Photowatt ne nous permet pas d’aller au-delà”, selon M. Sibut.