é (Photo : Jean-Philippe Ksiazek) |
[10/01/2012 15:06:15] PARIS (AFP) L’association de consommateurs Familles Rurales dénonce une forte augmentation de 4,4% du prix du panier moyen des consommateurs au cours de l’année 2011, à 135,21 euros, pointant du doigt la distribution à bas prix.
Le record historique a été atteint au mois de novembre, avec un panier moyen à 137,6 euros, un niveau jamais atteint depuis le lancement de cet observatoire des prix en 2006, peut-on lire dans l’étude révélée mardi par La Croix.
Un constat corroboré par l’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir, qui relève entre septembre 2010 et septembre 2011 une hausse de son panier moyen (26 produits de marques nationales) de 6,8%, toutes enseignes confondues.
De son côté, l’Insee a constaté une variation des prix de l’alimentation de 3,2% entre novembre 2010 et novembre 2011, un indice qui sera actualisé le 12 janvier.
“Depuis le mois de mars (2011, ndlr), on a des relevés qui sont toujours sur des plus hauts”, précise Thierry Damien, président de l’association Familles Rurales, dont le panier comprend 35 produits de consommation courante (eaux, biscuits, jus de fruits, desserts, confiture, produits laitiers…).
Cependant, si l’on compare la moyenne des prix en 2010 et en 2011, la progression n’est que de 1,5% car, en 2010, la hausse des prix du panier référence était seulement de 0,19% à 113,19 euros, ajoute Familles rurales.
“La cause essentielle de cette augmentation, c’est la hausse des prix des matières premières”, affirme Charles Pernin, chargé de mission alimentation pour l’association de défense des consommateurs CLCV.
Selon M. Damien de Familles Rurales, industriels et distributeurs ont peut-être aussi “anticipé la campagne électorale” en augmentant les prix en 2011.
“On peut penser que l’année 2011 a été une année d’anticipation car peut-être qu’en 2012 on leur demandera des efforts”, ajoute M. Damien. “Quelle est la part d’opacité dans le mécanisme de formation des prix”, s’interroge aussi le président de Familles Rurales.
“Veilleurs consommation”
Dans son panel, l’association compare les prix par type de magasins (hyper, supermarchés, magasins de proximité et hard-discount) mais aussi par type de produits (marques nationales, marques de distributeurs, 1er prix).
Les “veilleurs consommation” effectuent des relevés de prix tous les deux mois, dans 72 magasins à travers 34 départements.
“Les produits qui sont dans l’ombre, comme les marques de distributeurs et les 1er prix, là, cela dérape beaucoup”, constate M. Damien.
Le panier de grandes marques nationales a augmenté de 2,65% en 2011, celui des marques de distributeurs a grimpé de 4,14% tandis que celui des 1er prix a bondi de 8,12%, constate l’étude.
L’association pointe aussi les “mauvaises performances” des magasins hard-discount, où le prix du panel des produits 1er prix est plus élevé qu’ailleurs.
“Finalement, ce sont des pièges à consommateurs”, estime M. Damien, pour qui les distributeurs low-cost ne proposent “pas forcement les prix les plus bas”.
“Les produits à bas prix subissent plus fortement la hausse des prix des matières premières”, explique Charles Pernin de la CLCV. La répercution de la hausse des prix des matières premières est d’autant plus forte chez les hard-discounters qu’ils n’ont quasiment que des 1er prix.
En 2011, selon Familles Rurales, il valait donc mieux faire ses courses dans les hypermarchés qui pratiquaient les meilleurs prix pour les marques de distributeurs et les produits 1er prix.