L’Association des Jeunes Experts-Comptables de Tunisie (AJECT), lancée à la fin de l’année écoulée par 17 fondateurs dans le but, affirme Anis Wahabi, secrétaire général en exercice, de diffuser la culture comptable, de contribuer à la mise à niveau des cabinets, de garantir le partage du savoir-faire, d’améliorer le niveau des pratiques professionnelles et de renforcer les liens de collaboration entre les établissements d’enseignement et de formation, d’une part, avec la profession d’expertise comptable, d’autre part, vient de tenir, dans les locaux de la Maison de l’Entreprise (IACE), du 6 au 7 janvier 2012, son Premier Congrès annuel. Après la révolution du Jasmin.
Avant la tenue de l’Assemblée générale, la lecture du rapport financier et moral et la présentation des candidatures et le coup d’envoi de la campagne électorale des uns et des autres, Zied Ben Amor, président de l’AJECT, a rappelé les ambitions et la feuille de route de l’Association depuis son lancement, les actions pédagogiques et scientifiques, qui ont été accomplies durant les derniers mois en faveur des adhérents et des confrères et les défis à relever pour la prochaine équipe, issue des urnes. Qui sera dans une logique de réseautage. De communication permanente. Et de prospective stratégique. Dans un contexte postrévolutionnaire. Où la société tunisienne est encore aux prises avec son destin. A la recherche d’un modèle de développement, fondé sur l’éthique, la transparence, la redevabilité, la reddition des comptes, la bonne gouvernance, la justice fiscale et la solidarité sociale.
Il est crucial, dit-il, de continuer à œuvrer pour la consolidation des capacités des Jeunes Experts, l’encadrement des confrères, en phase d’adaptation avec la réalité du marché, l’adhésion aux structures internationales, la participation de l’Association aux événements nationaux et internationaux, l’élargissement des cercles de qualité, la réforme en profondeur des textes en vigueur, l’organisation des portes ouvertes pour les étudiants, la création des passerelles avec les organisations de la société civile tunisienne (Jeunes avocats, CJD…) et le renforcement du partenariat entre l’AJECT et le Conseil de l’Ordre. Afin de favoriser la présence de la profession dans les réformes législatives et réglementaires nationales et assurer une présence continue et efficace dans les médias.
En fait, si l’Assemblée générale de l’Association des Jeunes Experts Comptables et l’opération de vote, qui a suivi les différentes délibérations de la journée, a constitué le point d’orgue de la matinée, avec l’élection d’une nouvelle direction de neuf membres, décidée, affirme Moneim Taieb, fraîchement élu, d’endosser les doléances de la base et de concrétiser les motions des congressistes, un autre moment fort était perceptible durant ces assises avec l’intervention de Fayez Choyaekh, qui s’est penché sur la teneur de la Loi des finances pour la gestion 2012. Essayant de rendre compte de ses fondements et de ses orientations générales.
Il a donc précisé d’emblée qu’il s’agit d’une loi subie par l’actuel gouvernement, qui doit, indique notre interlocuteur, remédier à certains manquements grâce aux dispositifs complémentaires, prévus par les règlements en vigueur.
Il faut, dit-il, renforcer la justice fiscale, améliorer le système d’incitation aux investissements, assurer la stabilité des recettes de l’Etat, alléger la pression fiscale du corps de la fonction publique, réviser le système de la TVA et penser sérieusement au concept de l’impôt sur la fortune. Ce qui a bien entendu soulevé un tollé parmi l’assistance, pour qui, le meilleur moyen de provoquer la fuite des capitaux et le trépas de l’initiative privée est de parler de la taxation des riches. On le voit bien… Le débat est lancé. Dans le respect des positions des uns et des autres.