Au cours de la communication financière, organisée à l’intention des analystes financiers, mardi 10 janvier à l’occasion de l’introduction au Marché alternatif du fournisseur de services Internet Hexabyte, certains analystes financiers se sont, notamment, interrogés sur le prix de l’action Hexabyte, fixé à 6 dinars et jugé élevé. Pour Mohamed Salah Frad, directeur général de la société UGAS, évaluateur de la société Hexabyte, le prix de l’action Hexabyte est un «Bon prix», en indiquant que le choix a été porté sur “la méthode des encaissements futurs actualisés du fait qu’elle reflète mieux les perspectives de rendement d’Hexabyte».
Les chiffres prévisionnels sont-ils réalisables?
Selon le business plan de la société Hexabyte, le bénéfice net de celle-ci passera de 337 mille dinars en 2011 à 2,455 millions de dinars en 2015, avec une progression de 25,4% du chiffre d’affaires global et une part de marché qui devrait dépasser les 12% d’ici 2015. Or, souligne certains analystes, il faut prendre en considération que la société opère dans un secteur porteur mais aussi fortement concurrentiel surtout avec l’apparition du phénomène de contrôle des FSI par les opérateurs télécoms (Tunisie Telecom avec TopNet, Tunisiana qui vient d’entrer dans le capital de TuNet et Orange avec Planet) et le développement d’une guerre des prix et d’offres couplées fixe, 3G et Adsl.
Défendant le programme de développement de son entreprise, Naceur Hidoussi, fondateur et directeur général d’Hexabyte, est convaincu que durant la période de prévision quinquennale, le programme se traduira par une amélioration de l’ensemble des indicateurs d’activité. «Le taux de pénétration de l’Internet (4,3% de la population), considéré comme relativement faible comparativement à d’autres pays émergents similaires à la Tunisie (+de 10%)». Il ajoutera que «nous offrirons toujours en exclusivité plusieurs services innovants dédiés aussi bien aux entreprises qu’aux particuliers, ce qui nous permettra d’accroître rapidement notre part de marché et d’atteindre l’objectif de 146.000 clients en 2015, soit une augmentation prévue de +de 300%».
Le risque fiscal !?
A une question sur le contrôle fiscal approfondi effectué en 2009, M. Hidoussi a répondu que Hexabyte n’a pas encore reçu de la part de l’administration fiscale une notification officielle du redressement. Par ailleurs, le DG a tenu à préciser que «nous attendons le résultat de ce contrôle qu’on espère favorable, sinon on prendra toutes les mesures nécessaires pour défendre nos intérêts».
M. Hidoussi a rappelé que, «en 2009, j’ai tout fait pour ne pas vendre la société à un membre de la famille “royale” qui voulait racheter Hexabyte, coûte que coûte. Quelques semaines après, l’administration fiscale entamait son travail». Entendre par-là que le redressement fiscal serait lié au refus du propriétaire d’Hexabyte de vendre sa société au clan Ben Ali-Trabelsi.