NYSE : “il semble” que l’Union européenne va rejeter la fusion avec Deutsche Börse

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évrier 2011 à Francfort (Photo : Daniel Roland)

[11/01/2012 17:19:05] NEW YORK (AFP) Le directeur général de la plateforme boursière NYSE Euronext Duncan Niederauer a reconnu mercredi que son projet de fusion avec Deutsche Börse, qui doit créer le premier opérateur boursier au monde, serait probablement bloqué par la Commission européenne.

“Nous n’avons reçu aucune décision formelle” des autorités européennes de la concurrence, “mais il semble certainement, au vu des informations de presse qui circulent, que la conclusion préliminaire à laquelle elles sont arrivées est de recommander le rejet de la fusion avec Deutsche Börse”, a-t-il dit dans une vidéo diffusée aux employés de son groupe, dont l’AFP a obtenu la transcription.

“Si c’est vrai, je voudrais dire que c’est un conclusion assez décevante”, a-t-il ajouté.

M. Niederauer a jugé qu’une telle décision résulterait d’une “analyse technique fondamentalement erronée qui ignore les réalités du marché”.

Une source s’était fait l’écho mardi auprès de l’AFP d’un document interne de la Commission européenne, dans laquelle la gardienne de la concurrence dans l’Union jugeait le projet de fusion inacceptable. Elle doit se prononcer début février, selon cette source.

“Durant les prochaines semaines, nous allons continuer à plaider notre cause directement auprès de différents membres de la Commission européenne, à la fois pour souligner les graves erreurs dans l’argumentation de l’équipe chargée du cas et pour nous assurer que les bénéfices importants que notre fusion va apporter à de nombreux actionnaires en Europe sont bien compris”, a indiqué Duncan Niederauer.

La fusion de la Bourse allemande et de NYSE Euronext, qui gère les places de New York, Paris, Bruxelles, Amsterdam ou Lisbonne, risque de déboucher sur un double monopole: sur le marché des dérivés en Europe et sur celui des activités de compensation, c’est-à-dire la gestion intégrée des titres échangés sur les places boursières.

La Commission européenne avait ouvert en août une enquête approfondie, s’inquiétant de la puissance du futur groupe qui dominerait environ 90% du marché des produits dérivés en Europe.

NYSE Euronext et Deutsche Börse s’étaient alors résolus à se séparer d’activités dans les produits dérivés, espérant convaincre les autorités européennes.

Le gouvernement américain avait donné le 22 décembre son feu vert à l’opération, à la condition que Deutsche Börse procède à certaines cessions.