La BCE devrait opérer une pause et laisser son taux directeur à 1%

photo_1326347288375-1-1.jpg
éenne devant le siège de la Banque centrale européenne en avril 2011 (Photo : Daniel Roland)

[12/01/2012 05:50:07] FRANCFORT (AFP) La Banque centrale européenne (BCE) devrait opérer une pause et laisser son principal taux d’intérêt inchangé à 1% lors de la réunion mensuelle de son conseil des gouverneurs jeudi, après deux baisses consécutives en novembre et décembre.

La BCE devrait aussi s’abstenir de nouvelles mesures en faveur des banques après l’importante injection d’argent qu’elle a opérée en décembre pour éviter que les instituts de la zone euro ne manquent de liquidités dans un contexte de perte de confiance des marchés en raison de la crise de la dette.

L’institution monétaire de Francfort a prêté 489 milliards d’euros à plus de 523 banques de la zone euro sur une période de trois ans, une opération inédite qui sera renouvelée fin février.

En conséquence, “nous n’attendons aucun développement majeur lors de cette réunion mensuelle”, commente Nick Matthews, économiste chez RBS.

Certes le tableau économique peu reluisant de la région peut parler en faveur d’une nouvelle baisse de taux, mais “il est bien moins horrible qu’en 2009 quand la BCE avait baissé son taux à 1% pour la première fois”, note Carsten Brzeski d’ING.

L’institution de Francfort n’a de toute façon plus beaucoup de lest à lâcher: à 1%, son taux est déjà revenu à son plus bas historique. Le baisser encore “serait un signal inquiétant quant à la gravité de la crise” et dans ce cas là “la BCE devrait vraiment préparer le marché et le public” d’abord, estime Christian Bordes, chercheur à l’Université Paris I.

“La décision de baisser les taux n’ayant pas été prise à l’unanimité en décembre, la BCE renâclera” à récidiver dès jeudi, souligne par ailleurs Howard Archer, d’IHS.

En outre, la chute de l’euro, qui évolue à ses plus bas niveaux depuis l’automne 2010, équivaut pour certains à une baisse des taux, bénéficiant largement aux économies exportatrices que sont l’Allemagne et l’Italie.

Plus que la décision sur les taux, ce sont donc les commentaires du président de la BCE Mario Draghi sur les rachats d’obligations souveraines des pays en difficulté de la zone euro qui seront scrutés.

Pour Alexander Aldinger et Peggy Jäger, de Commerzbank, sa conférence de presse risque toutefois de constituer “un non-événement” car l’Italien sera plutôt enclin à “se montrer prudent” dans ses propos.

Jonathan Loynes, de Capital Economics, s’attend à ce qu’il répète que ce programme, vu par certains économistes mais aussi des pays comme la France ou l’Italie comme la planche de salut de la zone euro, est limité en volume et dans le temps et qu’il n’est pas dans les attributions de la BCE de se porter au secours des Etats surendettés.