Lauvergeon assigne Areva pour le versement de 1,5 million d’euros d’indemnités

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à Paris (Photo : Joel Saget)

[11/01/2012 21:25:07] PARIS (AFP) L’ex-patronne d’Areva Anne Lauvergeon a assigné le groupe nucléaire en référé devant le tribunal de commerce de Paris le 3 février pour qu’il lui verse 1,5 million d’euros d’indemnités de départ, a annoncé à l’AFP son avocat.

“Nous avons assigné Areva devant le juge des référés du tribunal de commerce de Paris pour le 3 février. L’objet de cette demande, sous astreinte, est que le président du directoire d’Areva formalise l’accord qui avait été arrêté sur les indemnités de départ”, a déclaré Me Jean-Pierre Versini-Campinchi, évaluant ce montant à 1,5 million d’euros.

Après l’éviction par le gouvernement en juin 2011 de Mme Lauvergeon de la direction Areva, “il y a eu un accord irrévocable auquel il manque la formalisation par la signature d’Areva”, a poursuivi l’avocat.

“En l’état, l’accord n’a pas pu être transmis au ministre de l’Economie et des Finances et Mme Lauvergeon n’est pas en mesure de recevoir ses indemnités”, composées de 1 million d’euros d’indemnités de départ et de 500.000 euros au titre d’une clause de non-concurrence, a dit Me Versini-Campinchi.

Après plus de 10 ans à la tête du groupe nucléaire français, le mandat “d’Atomic Anne” était arrivé à échéance à la fin juin. Sa candidature à un troisième mandat n’avait pas été retenue par le chef de l’Etat Nicolas Sarkozy. Elle a été remplacée à la présidence du directoire par l’ancien numéro deux du groupe, Luc Oursel.

La semaine dernière, Mme Lauvergeon a été entendue par la police suite à sa plainte visant indirectement Areva pour des écoutes illégales présumées à l’encontre de son mari, Olivier Fric.

Mme Lauvergeon et M. Fric, consultant dans le secteur énergétique, pensent avoir été illégalement écoutés par des enquêteurs privés, en arrière-plan d’un rachat en 2007 par le groupe nucléaire d’une société d’extraction d’uranium, UraMin.

Selon les conclusions du rapport d’enquête visant le couple, révélées par le Canard enchaîné, “les recherches préliminaires menées sur M. Fric n’ont pas permis” de démontrer qu’il avait “pu bénéficier de manière illégitime du rachat d’UraMin par Areva”.

Après la plainte de Mme Lauvergeon et de M. Fric, le parquet de Paris avait ouvert le 21 décembre une enquête préliminaire pour “complicité et recel de violation de secret professionnel”.