«On a évité le pire en 2011 grâce à des prises de décisions importantes en début d’année et notamment par la suspension de la cotation de la Bourse pendant une dizaine de jours», a indiqué Fadhel Abdelkefi, président du Conseil d’administration de la Bourse de Tunis, lors de la conférence de presse organisée jeudi 12 janvier 2012 au siège de la BVMT et consacrée à la présentation du bilan d’activité 2012 de la bourse de Tunis.
Dans un contexte national et international difficile, le président de la Bourse de Tunis a indiqué que le volume moyen des transactions a fortement baissé (-37%) par rapport à celui enregistré en 2010. Pourtant, M. Abdelkefi minimise cet impact, en affirmant que «de mon propre point de vue, je pense que le marché boursier a été touché au moindre coût par ce qui s’est passé en Tunisie durant l’année 2011».
Mettant par ailleurs en exergue le rôle primordial du marché financier dans le financement de l’économie, il n’a pas manqué de souligner que malgré l’existence de “tout ce qu’il faut pour faire de ce marché financier un véritable levier pour le financement de l’économie tunisienne, nous devons avouer qu’il y a encore un paradoxe entre cette infrastructure technique, réglementaire et humaine et ce que nous pesons actuellement dans le financement de notre économie”, a expliqué le président du conseil de la Bourse.
Toujours selon M. Abdelkefi, la Bourse de Tunis est désormais prête à jouer son rôle et changer la perception de la communauté financière et du citoyen tunisien. «La Bourse n’est pas un temple de spéculation ou un club d’initiés ou de riches, mais un lieu dans lequel l’entreprise tunisienne peut se financer par des fonds propres», insiste M. Abdelkefi en précisant qu’avec le système bancaire, le marché financier pourrait relever le défit du plus gros problème de notre économie, le chômage.
Rien ne se fera sans volonté politique!?
Le budget de l’Etat pour cette année est d’environ 23 milliards de dinars dont 70% de charges fixes. Par conséquent, l’Etat ne pourrait consacrer que 500 millions de dinars pour financer les investissements dans les régions intérieures, ce qui est, selon M. Abdelkefi, bien loin des attentes des Tunisiens”.
«Il faut avoir, à mon sens, le courage politique de dire que nous n’avons pas de marge de manœuvre. Il faudrait donc imaginer d’autres sources de financement, entre autres faire le nécessaire pour les entreprises confisquées, qui sont en train de perdre chaque jour de la valeur parce qu’étant entre les mains d’administrateurs judiciaires, certes honnêtes mais dont la mission est très limitée», a suggéré M. Abdelkefi.
Le président de la Bourse de Tunis a insisté, encore une fois, sur la nécessité de la mise sur le marché d’une partie des sociétés confisquées. «L’idée que nous avons proposée au Premier ministre, avant sa nomination, était, pour les sociétés confisquées éligibles à une introduction en Bourse, de vendre une majorité de leur capital à des investisseurs locaux ou étrangers et de mettre le reliquat sur le marché boursier à un prix inférieur», a rappelé M. Abdelkefi en ajoutant que «nous estimons que les montants engendrés par cette opération pourraient atteindre 4 milliards de dinars».