à Bruxelles (Photo : Georges Gobet) |
[14/01/2012 09:01:06] BRUXELLES (AFP) Le commissaire européen chargé de réguler les marchés financiers et l’activité des agences de notation, Michel Barnier, s’est “étonné” samedi du moment choisi par Standard & Poor’s pour dégrader plusieurs pays alors que la zone euro est en train de durcir ses règles budgétaires.
“Alors que tous les gouvernements et toutes les institutions européennes sont mobilisés” pour renforcer la maîtrise des comptes publics et la gouvernance de l’Union monétaire, “je reste étonné du moment choisi par l’agence Standard and Poor’s et sur le fond, de son évaluation qui ne prend pas en compte les progrès actuels”, a-t-il indiqué dans une déclaration transmise à l’AFP.
La France a perdu vendredi sa précieuse note d’endettement AAA auprès de Standard & Poor’s (S&P), qui a aussi dégradé la note de huit autres pays de la zone euro mais pas celle de l’Allemagne, ravivant la crise de la dette après une période d’accalmie.
“Au-delà de cette note, qui ne constitue qu’un avis parmi d’autres, ce qui me paraît le plus important, c’est l’évaluation économique objective que nous faisons de la situation actuelle”, a assuré le commissaire français, qui effectue actuellement une tournée en Asie.
Il a mentionné le fait que “partout, dans chaque pays, des efforts sans précédent (sont réalisés) pour maîtriser les dépenses publiques, des règles communes (sont instituées) assurant enfin pour l’avenir une union économique et budgétaire qui doit aller avec l’union monétaire, enfin (il y a) un engagement déterminé de la Banque centrale européenne” pour soutenir la stabilité financière de la zone euro, a-t-il jugé.
Les pays européens ont introduit mi-décembre un Pacte de stabilité plus strict pour empêcher le dérapage des déficits publics et de la dette avec des sanctions plus automatiques que par le passé à la clé contre les pays laxistes. Un effort supplémentaire en ce sens est en cours avec la conclusion attendue fin janvier d’un traité budgétaire entre les pays de la zone euro et d’autres au sein de l’UE qui souhaiteraient s’y joindre.
Ce dernier texte doit aboutir à l’instauration partout de “règles d’or” budgétaires imposant le retour à l’équilibre des comptes publics. L’initiative, exigée par l’Allemagne en échange de sa solidarité financière, a toutefois été jugée insuffisante vendredi par S&P.
Un autre commissaire européen, Olli Rehn, responsable des questions économiques et monétaires, avait jugé vendredi soir incohérentes les décisions de l’agence de notation américaine.
Plus largement, le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a assuré de son côté que l’Union monétaire était déterminée “à faire tout son possible pour surmonter la crise, améliorer les finances publiques et retrouver le chemin de la croissance et de l’emploi”.