Jouyet : la perte du “triple A” déjà en partie intégrée par les marchés

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é des marchés financiers Jean-Pierre Jouyet, le 24 novembre 2011 à Paris (Photo : Eric Piermont)

[16/01/2012 09:12:02] PARIS (AFP) Le président de l’Autorité des marchés financiers (AMF), Jean-Pierre Jouyet, a estimé lundi sur France Info que la perte du “triple A” de la France était en partie intégrée par les marchés mais qu’elle symbolisait un décrochage avec l’Allemagne.

Vendredi, l’agence de notation Standard & Poor’s a abaissé la note de neuf pays en zone euro. Celle de la France a été réduite d’un cran à AA+, avec une perspective négative, alors que celle de l’Allemagne a été maintenue à AAA, avec une perspective stable.

“C’est une décision qui a déjà été en partie incorporée par les marchés”, a indiqué M. Jouyet, pour qui, à très court terme, “il n’y a pas d’impact très fort”.

“Je ne pense pas qu’à très court terme vous ayez une incidence sur les taux d’emprunt”, que ce soit sur l’immobilier, la consommation ou l’acquisition de véhicules, a-t-il précisé.

Pour le président du gendarme boursier français, le “vrai test” sera les différentes émissions de dette, prévues dans la semaine. La France empruntera à court terme lundi après-midi et à moyen-long terme jeudi.

En revanche, il juge qu’il pourrait y avoir un impact sur les taux et la vie économique si la France se voyait dégrader à nouveau par une agence de notation.

“Ce qui est important psychologiquement et également sur le plan symbolique, c’est le décrochage par rapport à l’Allemagne”, a ajouté M. Jouyet, qui rappelle que l’écart entre les taux à 10 ans des deux pays s’est creusé récemment sur les marchés.

“L’Europe, elle s’est quand même bâtie sur des rapports d’égalité entre la France et l’Allemagne depuis le traité de Rome”, rappelle M. Jouyet, ancien secrétaire d’Etat aux affaires européennes.

Le président de l’AMF voit cette décision de S&P comme “d’une part une sanction par rapport à une accumulation de politique de déficit et de dette”.

“Deuxièmement, c’est un avertissement par rapport à tout ce qui pourra se faire soit en terme de projets, soit en terme de réformes”, a-t-il dit.

Pour M. Jouyet, “nous vivons sous surveillance”, des agences de notation, des marchés, d’institutions, des partenaires européens de la France et de la Commission européenne.