«Nous avons actuellement 25 entreprises confisquées qui sont prêtes pour le changement de leurs instances de gouvernance. Mais il faut avouer que pour changer les conseils d’administration de ces entreprises, les pouvoirs publics n’ont pas suffisamment d’expérience pour nommer des administrateurs dans toutes ces entreprises», avoue Jamel Belhaj, responsable au cabinet du ministre des Finances, lors de la table ronde organisée le vendredi 13 janvier 2012 par l’association Nou-R; laquelle table ronde a du réuni plusieurs personnalités politiques et économiques tunisiennes, à l’instar d’Adel Ben Ismail, président de la Commission de confiscation, Mohamed Louzir, président du Parti Afek Tounès, et Fadhel Abdelkefi, président du Conseil d’administration de la Bourse de Tunis.
«On ne va pas s’amuser à nommer des administrateurs comme l’on faisait d’ailleurs pour les entreprises publiques dont le Conseil d’administration est composé des représentants des différents ministères. Donc, ce n’est absolument pas de cette manière qu’on devrait gérer des entreprises qui évoluent dans des secteurs fortement concurrentiels», a ajouté le représentant du ministère des Finances.
L’évaluation des entreprises confisquées!?
M. Belhaj a, entre autres, évoqué l’idée de la cession des entreprises confisquées en indiquant que le processus de cession doit passer par plusieurs étapes dont la plus importante est l’évaluation de ces entreprises. «Dans les jours qui viennent, on va lancer un appel d’offres pour le choix de bureaux et des banques d’affaires pour évaluer ces entreprises avant de procéder à leur cession», a annoncé le responsable.
Il rappellera par la suite que lors de la création de la Commission de confiscation, la loi a prévu que cette dernière doit mettre en place une stratégie définie par secteur pour l’évaluation des entreprises confisquées. «La première étape est donc de regrouper les entreprises par secteur afin de faciliter la tâche aux évaluateurs et accélérer notamment le processus de cession de ces entreprises», a expliqué M. Belhaj.
Concernant l’introduction en Bourse des entreprises confisquées éligibles, le responsable a affirmé que le processus de cette opération sera assez compliqué et demandera du temps, «puisque plusieurs entreprises sont désormais des SARL, par conséquent, il est nécessaire de préserver les affaires des propriétaires qui partageaient le capital de ces entreprises avec des membres de la famille du président déchu».
Il faut communiquer beaucoup plus sur ce dossier !
Présent aussi à cette table ronde, Khayem Torki, représentant du Parti Ettakatol, a mentionné qu’il ne faut pas traiter le dossier des entreprises confisquées comme les autres sujets. «Pour ce faire, il faut qu’on garde en tête la dimension symbolique de ce sujet sur lequel on risque de se trouver face à un problème immense si on ne tient pas compte du côté symbolique et surtout si on communique mal», estime-t-il, en ajoutant qu’il faut beaucoup communiquer mais également éviter la froideur des chiffres et des solutions.