à Paris (Photo : Joel Saget) |
[16/01/2012 18:58:38] PARIS (AFP) L’ex-patronne d’Areva Anne Lauvergeon, qui affirme avoir été la cible d’une enquête privée illégale, a déclaré lundi avoir été victime de tentatives de déstabilisation émanant “du plus haut niveau de l’Etat” lors de ses dernières années à la tête du groupe nucléaire public.
“Depuis quatre ans, j’ai subi de multiples tentatives de déstabilisation venues du plus haut niveau de l’Etat”, a déclaré lors d’une conférence de presse Mme Lauvergeon, qui n’a pas été reconduite à la tête d’Areva en juin 2011 au terme de son second mandat.
“Grosso modo, une fois tous les six mois au minimum, on annonçait que j’allais partir, que j’étais profondément déstabilisée, fragilisée”, a-t-elle ajouté.
Pour justifier ces “tentatives de déstabilisation”, elle a affirmé qu’il fallait peut-être chercher des raisons dans le fait qu’elle ait “défendu le modèle intégré d’Areva”.
“C’est ce modèle intégré qui nous a permis de gagner des parts de marché partout dans le monde, (…) qui nous a permis de devenir numéro un aux Etats-Unis sans aucune acquisition significative, (…) qui a été copié par nos concurrents”, a-t-elle dit.
“C’est ce modèle intégré qui était l’objet de tous les appétits. J’ai refusé le démantèlement d’Areva au profit des uns et des autres et c’est clair, j’ai gêné un certain nombre d’intérêts privés”, a-t-elle poursuivi.
Le parquet de Paris a ouvert le 21 décembre une enquête préliminaire à la suite d’une plainte de Mme Lauvergeon et de son époux, Olivier Fric, consultant dans le secteur énergétique, qui soupçonnent d’avoir été la cible d’une enquête privée illégale portant notamment sur les conditions de l’acquisition en 2007 par Areva de la société minière canadienne UraMin.