Affaire Olympus : un comité indépendant blanchit deux cabinets d’audit

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à Tokyo, le 14 décembre 2011 (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[17/01/2012 07:08:04] TOKYO (AFP) Un comité indépendant désigné par Olympus a blanchi mardi deux cabinets d’audit des réseaux KPMG et Ernst & Young de toute responsabilité dans le maquillage des comptes de l’entreprise.

Un panel de trois juristes, désigné le mois dernier par l’entreprise d’appareils photo et d’endoscopes, a estimé que KPMG Azsa LLC et Ernst & Young ShinNihon LLC, cabinets nippons des deux grands réseaux d’audit, n’avaient pas fauté lorsqu’ils contrôlaient les comptes d’Olympus.

KPMG Azsa LLC a assuré cette fonction jusqu’en 2009, date à laquelle Ernst & Young ShinNihon LLC a pris le relais.

Le comité a en revanche statué que cinq commissaires aux comptes individuels de l’entreprise, distincts des deux cabinets, avaient violé leurs obligations légales. Les juristes ont évalué le coût induit pour Olympus à 8,38 milliards de yens (84 millions d’euros au taux de change actuel).

L’entreprise est dans la tourmente depuis que son ex-PDG britannique, Michael Woodford, a révélé en octobre que des membres de la direction du groupe avaient dissimulé des pertes.

Une investigation interne a précisé que le maquillage, organisé depuis la fin des années 90, avait porté sur un passif de 134,8 milliards de yens (1,35 milliard d’euros au cours actuel), issu d’investissements financiers risqués.

Des enquêtes ont été ouvertes depuis par le procureur de Tokyo, la police japonaise et le gendarme de la Bourse, ainsi que par des autorités aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.

Olympus pourrait poursuivre les cinq commissaires aux comptes désignés fautifs, a expliqué une porte-parole à l’AFP. “L’entreprise dévoilera les montants demandés et d’autres détails dès qu’une décision aura été prise”, a-t-elle précisé.

La firme a déjà lancé des actions en justice pour réclamer des dommages et intérêts à 19 anciens ou actuels membres de son conseil d’administration pour leur implication dans le trucage de ses comptes.

Parmi ces responsables figure l’ex-PDG Tsuyoshi Kikukawa, accusé d’avoir joué un rôle clé dans cette affaire et qui a quitté toutes ses fonctions depuis, ainsi que l’actuel PDG, Shuichi Takayama, à qui Olympus reproche d’avoir manqué à son devoir de vigilance.

La firme n’a en revanche pas porté plainte contre M. Woodford, qui avait été limogé pour avoir demandé des éclaircissements sur ces irrégularités comptables, avant d’exposer l’affaire à la presse.

La réputation de l’entreprise a été ravagée et le cours de son action en Bourse réduit de moitié depuis l’éclatement du scandale, qui a jeté une ombre sur la gouvernance des sociétés nippones.