Les sit-ineurs devant le siège du gouvernorat de Sfax, ce mardi 17 janvier, ne sont pas à leur première action. Mais à la différence des autres, leur demande n’a rien à voir avec l’emploi ou des aides. Pour eux, l’Etat doit intervenir pour arrêter les importations de chaussures.
Selon un des participants à ce sit-in, l’activité artisanale de fabrication de chaussures à Sfax est en danger. Des importateurs ont passé des commandes en Chine de plus de 12 millions de paires de chaussures. Ce genre de commerce, estiment plusieurs manifestants, est à même de mettre en péril leurs activités et les contraindre ainsi à licencier leurs employés.
Un autre sit-inneur que nous avons interrogé affirme que ce genre de pratique est non seulement contre nature sur le plan économique, mais également sur la santé et hygiène, car il participe à l’hémorragie des devises dans une période où le pays a besoin de tous les fonds. D’autre part, les produits importés de Chine, notamment les chaussures, ne répondent pas toujours aux normes de qualité en matières hygiène. La preuve en est d’ailleurs que beaucoup de pays n’ont pas accordé d’autorisation sur le marché de ces produits.
Alors qu’on s’attendait à ce le commerce parallèle soit éliminé ou du moins combattu, qui s’est développé pendant le règne du clan Ben Ali-Trabelsi, on assiste une année après la révolution à la continuation de telle pratique informelle qui déstabilise l’économie nationale, regrette notre source.
Le gouverneur de Sfax, qui a reçu une délégation représentant ces artisans, a promis de transmettre leurs doléances aux ministres de l’Industrie et du Commerce et des Finances pour prendre les mesures nécessaires.
Les institutions de contrôle et de régulation seront appelées à étudier ce dossier.
Rappelons que la ville de Sfax est connue par son activité artisanale mais industrielle en matière de fabrication de chaussures. Des milliers d’artisans s’activent dans ce secteur qui fait travailler aussi des dizaines de milliers indirectement.
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