Bâtiment : les professionnels veulent du foncier pour construire

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ésidentiel à Toulouse le 10 janvier 2012 (Photo : Eric Cabanis)

[17/01/2012 19:48:57] PARIS (AFP) Les professionnels de l’immobilier et du bâtiment, inquiets d’une baisse de la construction, réclament du gouvernement la mise sur le marché de terrains à bâtir pour permettre la “hausse de l’offre de logements”, ajoutée par Matignon au menu du sommet social de mercredi.

“Nous sommes très inquiets pour l’avenir. Il faut des mesures sur le foncier pour permettre de donner la priorité aux primo-accédants et au logement social”, fait-on valoir dans l’entourage de Didier Ridoret, le président de la puissante fédération française du bâtiment (FFB).

Sans nouvelles mesures après les plans de rigueur de fin 2011, au moins 35.000 postes seront supprimés en 2012 et les mises en chantier de logement neufs devraient chuter à 335.000 en 2012 et 320.000 en 2013, contre plus de 365.000 en 2011, estiment les principales organisations professionnelles.

“Il faut recentrer les aides de l’Etat sur les zones qui en ont le plus besoin (Ile-de-France, Paca, Rhône-Alpes) et non plus les disperser dans toutes les régions”, affirme de son côté Alain Dinin, PDG de Nexity, l’un des deux principaux promoteurs français.

Surtout, plaide M. Dinin, “il faut que l’Etat donne l’exemple en mettant en vente les terrains publics sous forme d’appels à projets qui permettraient de plafonner les prix de vente des logements”, au lieu d’appels d’offres favorisant l’inflation et servant surtout à renflouer ses finances.

Pour le président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) Marc Pigeon, “il faut que les maires des communes autorisent plus de terrains à construire.

Craignant une rétention des terrains déjà constructibles mais non bâtis, le président de la FPI demande aux pouvoirs publics de revenir sur la récente décision portant de 15 à 30 ans la durée de taxation des plus-values sur les ventes.

“Sans creuser d’un euro le déficit”

Alors que le gouvernement avait promis de les alléger, les “règlements sont de plus en plus insupportables”, dénonce M. Pigeon, évoquant un décret en préparation ajoutant des mesures environnementales aux plans locaux d’urbanisme (PLU).

Le président de la Fnaim (Fédération nationale de l’immobilier) René Pallincourt appelle pour sa part à “diminuer le volume d’aides de l’Etat aux locataires qui auront leurs loyers plafonnés pour donner des avantages aux propriétaires qui investiront dans les logements privés sociaux et intermédiaires”.

Le président de l’Union sociale pour l’Habitat (USH) Thierry Repentin doit présenter de son côté jeudi “les 10 propositions du mouvement HLM” dans la perspective des échéances électorales du printemps.

François Fillon a annoncé mardi aux députés UMP que “la hausse de l’offre de logements” serait inscrite à l’ordre du jour du sommet social de mercredi, sans donner plus de précisions.

Le Premier ministre, qui a ajouté cet élément aux quatre thèmes du sommet déjà connus, a souligné que “tout cela se fera sans creuser d’un euro le déficit”.

Après le sommet, “je réunirai les responsables de la majorité pour travailler sur des propositions que le président de la République annoncera à la fin du mois”, a précisé le chef du gouvernement.

“On a un modèle économique de construction de logements qui est essentiellement basé sur le financement public. Il faut changer de modèle” et “trouver un système où l’argent public serait moins nécessaire et qu’on pourrait remplacer par autre chose”, avait affirmé dimanche Benoist Apparu, secrétaire d’Etat au Logement.