à Paris (Photo : Lionel Bonaventure) |
[18/01/2012 07:41:10] WASHINGTON (AFP) La directrice du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a annoncé avoir reçu l’aval de son conseil d’administration pour “examiner” les moyens d’augmenter les ressources dont l’organisation dispose pour aider ses membres face à la crise.
“Je suis heureuse d’avoir obtenu la reconnaissance de l’importance qu’il y a à assurer que le Fonds dispose de la puissance de feu nécessaire pour contribuer à désamorcer les problèmes posés par la faiblesse actuelle de l’économie mondiale et certains défis régionaux”, écrit Mme Lagarde dans un communiqué.
“A cette fin, la direction et les services du Fonds vont examiner les possibilités qui s’offrent pour augmenter la puissance de feu du FMI, avec les garde-fous appropriés”, ajoute Mme Lagarde dans ce compte-rendu succinct d’une réunion du Conseil d’administration du FMI consacrée à une “discussion sur l’adéquation des ressources du Fonds”.
La directrice générale du Fonds demande depuis plusieurs mois que les Etats membres augmentent leur contribution aux ressources prêtables du Fonds mais n’a jamais chiffré le montant exact de ce qu’elle estime nécessaire, se bornant à dire, comme elle le fit en septembre, que les ressources de son institution font “pâle figure au regard des besoins de financement potentiels des pays vulnérables et des victimes collatérales de la crise”.
Premier actionnaire et premier contributeur du Fonds, les Etats-Unis répètent depuis plusieurs mois qu’ils n’ont pas l’intention de consentir d’effort supplémentaire.
L’Union européenne a annoncé en décembre qu’un certain nombre de ses membres étaient prêts à débloquer des prêts bilatéraux au FMI d’un montant cumulé de 200 milliards d’euros pour donner à celui-ci plus de moyens pour venir en aide à l’Europe.
Réunis en sommet en France en novembre, les pays riches qui forment le Groupe des Vingt se sont engagés à veiller “à ce que le FMI continue de disposer des ressources nécessaires pour jouer son rôle systémique au profit de l’ensemble de ses membres”.
Le G20 ne s’est cependant pas mis d’accord sur un effort concerté d’augmentation des ressources du Fonds, demandé avec insistance par l’Union européenne. Celle-ci espère qu’un tel accord permettra de rallier la Grande-Bretagne à l’action collective.
Un certain nombre d’administrateurs du FMI estiment que l’augmentation des ressources du Fonds n’est pas la panacée aux problèmes du moment: “Le défi le plus important est de répondre à la crise de manière adéquate, et un grand nombre d’administrateurs ont insisté sur la nécessité et l’urgence qu’il y a à circonscrire la crise de la dette à la zone euro et à protéger les autres économies de la planète de ses retombées”, écrit Mme Lagarde.
“Dans ces conditions, ils ont accueilli favorablement l’engagement récemment annoncé par des membres européens de contribuer aux ressources du fonds tout en soulignant à quel point il est important que l’Europe mette en oeuvre des coupe-feu et autres mesures politiques qui soient suffisamment efficaces pour répondre à la crise dans la zone euro”, ajoute-t-elle.
Le Conseil d’administration du FMI est l’instance suprême de direction du Fonds. Présidé par Mme Lagarde, il compte 24 administrateurs représentant les 187 membres de l’institution.