à Tokyo (Photo : Kazuhiro Nogi) |
[19/01/2012 07:29:08] TOKYO (AFP) Un responsable gouvernemental japonais a affirmé que son pays était disposé à prêter davantage au FMI pour aider l’Europe endettée, à condition que le Vieux continent fasse lui-même des efforts, ont rapporté jeudi des médias.
Le Fonds monétaire international (FMI) a fait savoir mercredi qu’il voulait disposer d’au moins 500 milliards de dollars supplémentaires pour faire face à la crise de la zone euro et à ses retombées sur l’économie mondiale.
“Le Japon est prêt à apporter son soutien pour stabiliser les marchés, y compris via un prêt au FMI, si les pays européens eux-mêmes font des efforts importants”, a expliqué ce responsable, non nommé, d’après les agences Dow Jones Newswires et Kyodo.
Interrogé par l’AFP, un responsable du ministère des Finances a toutefois prévenu que rien de concret n’avait été décidé côté nippon.
“Le Japon étudiera l’opportunité d’une contribution si nécessaire”, a-t-il souligné.
Ce fonctionnaire s’exprimant sous condition d’anonymat a précisé que Tokyo attendait des pays européens qu’ils fassent plus, “parce que la crise est partie d’Europe et qu’ils ont la capacité de la gérer”.
Les Etats de la zone euro se sont engagés en décembre à fournir 150 milliards d’euros (192 milliards de dollars) au FMI “sous forme de prêts bilatéraux”. L’institution financière de Washington doit donc trouver un peu plus de 300 milliards de dollars auprès d’autres Etats membres pour parvenir aux 500 milliards de dollars de ressources prêtables supplémentaires espérées.
Les Etats-Unis ayant prévenu qu’ils n’apporteraient rien, le FMI compte notamment sur les pays émergents, notamment la Chine, l’Inde, le Brésil et la Russie, mais un prêt du Japon, deuxième contributeur du FMI après les Etats-Unis, serait bienvenu.
Tokyo s’est montré jusqu’à présent plutôt bien disposé à l’égard du Vieux continent, achetant régulièrement des bons émis par le Fonds de soutien de la zone euro (FESF), un organisme venant en aide aux pays européens en difficulté.
Le Japon suit de près la crise d’endettement européenne car ces problèmes financiers risquent de ternir la croissance planétaire et de menacer en conséquence la reprise de sa propre économie, encore convalescente après le séisme, le tsunami et l’accident nucléaire du 11 mars.
Par ailleurs, la crise d’endettement européenne contribue à renchérir le yen, une “valeur refuge” qui flambe depuis des mois face au dollar et à l’euro, pesant sur les revenus des entreprises nippones à l’étranger.