Maroc : le chef du gouvernement promet un taux de croissance de 5,5%

photo_1326986649296-1-1.jpg
à Rabat (Photo : Pierre-Philippe Marcou)

[19/01/2012 15:25:08] RABAT (AFP) Le chef du nouveau gouvernement marocain Abdelilah Benkirane a promis jeudi un taux de croissance de 5,5% et des taux de chômage et d’inflation réduits durant la période 2012-2016, en présentant le programme de son équipe devant les députés.

Ce programme “vise à réaliser un taux de croissance de 5,5%, à maîtriser l’inflation autour de 2%, à réduire le taux de chômage à 8% et le déficit budgétaire à 3% du PIB (6% attendus en 2011) durant les quatre années à venir”, a-t-il déclaré.

Le Maroc a enregistré une croissance de 4,5% en 2010, et s’attend à un taux de 4 à 5% en 2011.

Cette déclaration du chef du Parti justice et développement (PJD, islamiste modéré) intervient 16 jours après la formation de son gouvernement, faisant suite à la victoire de son parti aux législatives de novembre.

Officiellement établi à 9,6%, le chômage touche 31,4% des jeunes de moins de 34 ans dans ce pays de quelque 33 millions habitants.

Le chômage des jeunes, la corruption et les inégalités sociales constituent les grands défis auxquels le gouvernement de M. Benkirane est confronté.

Dans son discours, il a également indiqué que les langues arabe et berbère seraient “renforcées, dans un cadre garantissant l’unité et la diversité” du royaume, en précisant que “l’identité marocaine se distingue par la place prééminente accordée à l’islam”.

M. Benkirane a souligné que le programme de son gouvernement s’inscrivait dans le cadre “de la dynamique démocratique que connaît le monde arabe” tout en soulignant l’attachement du royaume “à la religion de l’islam tolérant, la monarchie constitutionnelle, la démocratie et la défense de l’intégrité territoriale”.

L’arrivée des islamistes modérés au pouvoir au Maroc s’inscrit dans le sillage du printemps arabe. Une nouvelle constitution voulue par le roi Mohammed VI pour parer au vent de révolte dans plusieurs pays arabes a été adoptée par référendum en juillet dernier. Elle prévoit des réformes qui accordent notamment plus de pouvoirs au Premier ministre et au Parlement, tout en maintenant la prééminence du roi.

“L’actuelle législature doit être celle de la mise en oeuvre des dispositions de la nouvelle constitution”, a souligné M. Benkirane devant les députés.

S’agissant de l’emploi, le programme du gouvernement promet de s’attaquer au chômage de longue durée et notamment aux détenteurs de diplômes qui manifestent quotidiennement pour entrer dans la fonction publique.

Tout en considérant la lutte contre la corruption comme “axe de première importance” de l’action de son équipe, M. Benkirane a également souhaité l’éradication de l’illettrisme en ramenant son taux à 20% (contre 30% actuellement, selon les chiffres officiels).

Le programme promet aussi la création d’un “fonds public d’assurance sociale pour les démunis”.

Parmi les autres mesures figurent la construction de logements sociaux pour réduire le déficit de 840.000 à 400.000 unités, et l’accéleration de “la mise en oeuvre des projets de villes sans bidonvilles, dans un nouveau cadre d’intégration urbaine et sociale de ces projets”.