Obama veut faire des Etats-Unis la première destination mondiale du tourisme

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ésident américain Barack Obama (g), suivi du Secrétaire au Commerce John Bryson, à leur arrivée à Orlando, en Floride, le 19 janvier 2012 (Photo : Jewel Samad)

[19/01/2012 17:20:41] ORLANDO (Etats-Unis) (AFP) Au nom de la relance de l’emploi, le président Obama a fixé jeudi l’objectif de faire des Etats-Unis la première destination touristique mondiale, une place actuellement détenue par la France, en accordant notamment davantage de visas aux Chinois et aux Brésiliens.

M. Obama a signé jeudi matin un décret appelant son administration à stimuler l’activité touristique. Il devait détailler ses propositions en milieu de journée dans le parc d’attractions Disneyworld d’Orlando (Floride, sud-est), fleuron du tourisme américain.

En 2010, les Etats-Unis étaient la deuxième destination touristique mondiale en termes d’arrivées, avec 59,8 millions de visiteurs, loin derrière la France, un pays cinq fois moins peuplé qui a accueilli 77,1 millions de touristes étrangers, selon l’Organisation mondiale du tourisme.

La Maison Blanche affirme que le secteur du tourisme et du voyage représentait en 2010 2,7% du produit intérieur brut et 7,5 millions d’emplois aux Etats-Unis, dont 1,2 million de postes soutenus par les seuls visiteurs étrangers.

La stratégie annoncée jeudi vise en particulier à séduire les touristes en provenance d’économies émergentes comme le Brésil, l’Inde et la Chine. La présidence affirme que le nombre de voyageurs chinois, brésiliens et indiens devrait augmenter respectivement de 135, 274 et 50% en 2016 par rapport à 2010, et que les touristes chinois dépensent en moyenne 6.000 dollars par personne et par séjour aux Etats-Unis.

Dans son décret, M. Obama a demandé au département d’Etat d’augmenter de 40% en 2012 la capacité de traitement des visas de tourisme en Chine et au Brésil, et de faire en sorte que les ressortissants de ces pays n’aient pas à attendre plus de trois semaines avant d’être reçus pour un entretien préalable à l’octroi de ce document.

Certains candidats considérés comme à “risque bas”, comme les plus jeunes et les plus âgés des ressortissants de ces deux pays, pourraient être exemptés d’entretien s’ils ont déjà obtenu un visa dans le passé, a par ailleurs indiqué le département d’Etat.

La secrétaire d’Etat Hillary Clinton a demandé au département de la Sécurité intérieure d’inclure Taïwan dans la liste des pays dont les ressortissants n’ont pas besoin de visa américain, un programme d’exemption qui concerne jusqu’ici 36 pays – dont une grande partie de l’Union européenne – représentant 60% des touristes étrangers aux Etats-Unis.

“Chaque année, des dizaines de millions de touristes du monde entier viennent aux Etats-Unis. Et plus il y aura de gens à visiter les Etats-Unis, plus d’Américains retrouveront du travail”, a déclaré M. Obama, cité dans un communiqué.

La présidence a inscrit cette initiative dans le cadre de sa campagne destinée à mettre en valeur les mesures prises unilatéralement par M. Obama en faveur de l’économie.

Le président démocrate, en campagne pour sa réélection le 6 novembre, oppose cet activisme au refus du Congrès, où ses adversaires républicains sont en position de force, d’adopter les mesures de relance dont il s’est fait l’avocat.

La Floride, durement touchée par la crise de l’immobilier et ses conséquences, est un Etat crucial dans la course à la Maison Blanche. La visite de M. Obama intervient en outre à deux jours de la primaire républicaine en Caroline du Sud, dans la même région.

Celui qui fait figure de favori pour l’investiture du parti conservateur, Mitt Romney, a ironisé jeudi sur la visite de M. Obama à Disneyworld. “C’est tout à fait approprié, parce qu’il semble vivre dans un monde de rêves”, a-t-il dit, alors que son comité de campagne diffusait une vidéo critiquant le bilan de M. Obama en Floride, où le taux de chômage atteint 10%, 1,5 point de plus que la moyenne nationale.