L’année 2011, celle qui a vu la chute du régime Ben Ali, a été «une année particulière dans la vie de la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie», comme l’admettent les responsables de la CTFCI eux-mêmes. Car la plus ancienne des chambres de commerce mixte a dû annuler plusieurs manifestations programmées –missions de prospection, pavillons France dans des salons locaux- pour le compte de sociétés françaises en Tunisie et tunisiennes à l’étranger.
Mais ce n’est pas là le seul impact des changements intervenus et de la situation dans le pays depuis le 14 janvier 2011. En fait, c’est toute l’activité de la Chambre qui s’est trouvée, au cours de l’année écoulée, conditionnée et modifiée par le grand chamboulement politique, économique et social que le pays connaît.
Ayant constaté que, comme l’a souligné Foued Lakhoua, président de la CTFCI, «la Tunisie, longtemps considérée comme destination privilégiée des investisseurs étrangers, a perdu sa stabilité, n’exerce plus la même attractivité, et certains chefs d’entreprise sont dans le désarroi», la Chambre s’est mobilisée pour y remédier.
A cet effet, la CTFCI a mis en place une «cellule d’écoute et de veille» et «établi un pont entre les chefs d’entreprise et les ministères concernés, dont en particulier ceux de la Planification et de la Coopération internationale, et de l’Industrie et de la Technologie».
La Chambre a également contribué à l’organisation par l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) d’une réunion avec les représentants d’entreprises étrangères opérant en Tunisie afin de discuter des problèmes sociaux auxquels ils sont confrontés.
De même, la CTFCI a aidé une cinquantaine d’entreprises figurant parmi ses adhérents à faire face aux problèmes –sit-in, grèves, saccages, etc.- auxquels elles étaient confrontées.
Elle s’est également érigée en «force de proposition» et interlocuteur du gouvernement et des syndicats dont elle a attiré l’attention sur «la gravité de la situation économique et sociale» et «l’importance des relations avec la France» et a proposé aux autorités de prendre une série de mesures «pour dynamiser un tant soit peu l’activité dans notre pays»: «interdiction du blocage des entreprises, des zones industrielles, routes, ports, et application de la loi aux contrevenants, sans nuire à la liberté d’expression et de revendication», organisation de négociations sociales «pour mettre en place un moratoire sur les grèves» et discuter des augmentations de salaires; et de réunions avec les dirigeants des grands groupes étrangers installés en Tunisie pour leur envoyer «un message fort», notamment en s’engageant sur «un certain nombre de mesures visant à re-crédibiliser le site Tunisie», et, enfin, organiser durant le premier semestre 2012 une campagne de communication dans les principaux pays partenaires de la Tunisie, dont la France.
D’ailleurs, consciente de l’importance de la communication dans cette phrase cruciale et critique de la vie de la Tunisie, la CTFCI en a fait durant l’année écoulée en direction des partenaires de la Tunisie en France, en organisant des journées d’information -22 au total- dans les principales régions de France et véhiculant «une image positive de notre jeune et toute nouvelle démocratie» à travers les médias de ce pays.
Mais en faisant tout cela, la CTFCI n’a pas oublié de faire ce qui constitue sa mission première et sa raison d’être: aider au développement des investissements français en Tunisie et des échanges économiques tuniso-français. Et ce volet de l’action de la Chambre va reprendre le dessus en 2012.