2- Programme d’assistance technique
Il est par ailleurs proposé de lancer un programme d’assistance technique
spécifique pour la structuration des filières et le développement de
l’innovation.
Les principales activités identifiées sont succinctement reprises ci-après.
2-1 Mettre en place un think tank sur le modèle de développement économique
tunisien
Ce groupe de réflexion associera les chercheurs en économie, en innovation et en
sciences humaines et sociales, des professionnels de l’industrie, des services
de la finance, des représentants d’organisations syndicales, des représentants
de fédérations pour concevoir un nouveau modèle de développement permettant
l’émergence de l’économie tunisienne. Chaque année, ce
think tank
pourrait
animer une conférence nationale du développement économique.
Des expériences analogues ont déjà été lancées par le passé (Commission
Supérieure des Investissements, Commission Supérieure des exportations…) sans
donner de résultats tangibles. La question de sa pertinence se pose donc.
En fait, la grande différence avec les expériences analogues précédentes est que
la conjoncture a fortement changé. En effet, dans le passé, les solutions
étaient souvent identifiées, développées et validées par l’Administration et
reprises par les différentes commissions créées. Les autres partenaires étaient
peu actifs. Dans ce nouveau contexte, les partenaires sont plus nombreux et
mieux informés face à une Administration certes mieux renseignée mais elle-même
à la recherche de nouvelles formules. Par ailleurs, le secteur privé devient,
dans cette configuration, partie prenante à la réalisation et doit donc
s’impliquer davantage dans les solutions préconisées.
Le Programme pourra fournir une assistance pour la préparation et la
structuration de la réflexion.
2-2 Inciter les acteurs industriels à s’organiser en filières
L’Etat devrait inciter toutes les grandes branches ou secteurs économiques à
repenser leur gouvernance en leur proposant une approche par filière marché
(huile d’olive, tourisme, automobile, santé, TIC…) croisée avec des filières
orientées technologie (plasturgie, électronique, mécanique…) et services
(ingénierie, informatique, logistique…). Les pouvoirs publics offriront une
assistance pour le traitement des différents sujets qui seront abordés (attentes
et exigences des clients finaux, normalisation, réglementation, enjeux
technologiques, formation et compétences…).
Le Programme pourra fournir une assistance pour la préparation et la
structuration de la réflexion.
2-3 Créer des instances de concertation par filière
Ces instances viseront à faire respecter les engagements réciproques
(dispositions contractuelles et législatives existantes, chartes de bonne
conduite…) et travailler ensemble à des plans de progrès et à une vision
stratégique partagée sur les enjeux de la filière (visibilité stratégique,
mutations technologiques, mutation des structures de coûts…). Elles
regrouperont, par filières, les fournisseurs, les donneurs d’ordres, les
services associés, et les représentants d’organisations patronales. Chaque
instance aura des objectifs définis, des outils partagés et des livrables. Elle
comportera également une instance de médiation, mobilisable par les entreprises
en cas de litige. Elles seront fondées sur des chartes de bonne conduite (type
pacte de PME, charte PME…) par filière entre donneurs d’ordres et sous-traitants
visant à instaurer un équilibre dans le cadre des relations commerciales entre
acteurs et à faire prendre en considération dans les pratiques des services
achats des donneurs d’ordres des critères qualitatifs autres que le seul prix
(aspect investissement, innovation…). Elles seront débattues et négociées avec
l’ensemble de la filière.
Là encore le Programme pourra fournir une assistance pour la préparation et la
structuration de la réflexion.
2-4 Mise en place de fonds financiers par filière avec participation financière
des donneurs d’ordres
Ces fonds aideront à recapitaliser les sous-traitants (Ex ; Fonds de
Modernisation des Equipements Automobiles – FMEA, AeroFund pour la filière
aéronautique…). Ces fonds favoriseront l’émergence de PME compétitives et
capables d’offrir à leurs clients une capacité de R&D et un ancrage
international renforcé.
Le programme pourra présenter des expériences similaires à l’échelle
internationale, en étudier la faisabilité en Tunisie et, éventuellement,
assister les parties prenantes pour sa mise en place.
2-5 Aider les PME à s’organiser et à croître à une taille suffisante pour
structurer leur offre
La réalisation de cette action a été répartie en deux volets :
• La création de consortia d’entreprises
• L’innovation organisationnelle.
2-5-1 Encourager la création de consortia d’entreprises
A cet effet, les pouvoirs publics doivent prévoir un accompagnement stratégique
et de recherche d’alliance des
PME par un coaching approprié (action type
cluster ou SPL) et l’organisation d’un système d’intelligence économique et de
veille concurrentielle au profit des patrons de PME en mettant en réseau par
filière les CTI, SPL, pôles de compétitivité et fédérations régionales.
Une première expérience a été réalisée dans le cadre de la coopération avec
l’ONUDI. Il y a lieu d’en évaluer les résultats et la pérennité. Puis, après une
éventuelle adaptation de l’approche, reprendre la diffusion en se basant
notamment sur les travaux des instances de concertation par filière.
2-5-2 Diffuser l’innovation organisationnelle vers les PME
Les pouvoirs publics peuvent les aider dans l’optimisation de leur organisation
et l’amélioration de leur compétitivité via l’investissement en innovation
organisationnelle (lean management…).
Plusieurs programmes peuvent prendre en charge ces actions (PMN, PCAM). Mais le
Programme peut les compléter d’actions de sensibilisation et de formation de
cadres, voire de consultants, en sus des actions d’assistance technique
normalement prévues.
*Etude IACE