La Bourse de Paris veut croire à une amélioration en zone euro

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ège de la Bourse de Paris (Photo : Patrick Kovarik)

[21/01/2012 16:29:14] PARIS (AFP) Sans réaction à la perte du triple A français, la Bourse de Paris reprend doucement confiance dans la zone euro, une sérénité qui pourrait être entretenue la semaine prochaine en cas d’accord en Grèce avec les banques.

Sur la semaine écoulée, le CAC 40 a pris 3,91% pour terminer vendredi à 3.321,50 points. Depuis le 1er janvier, il s’affiche en hausse de 5,12%.

Le marché parisien est allé de l’avant, alors même que l’agence de notation Standard and Poor’s a abaissé vendredi 13 janvier la note de plusieurs pays en zone euro et privé la France de son AAA, reléguée à AA+.

Ce verdict n’a pas surpris les investisseurs, qui l’avait largement anticipé. Ils semblent même davantage optimistes sur la situation en zone euro.

“C’est un ensemble de choses qui font que le climat s’améliore. Il y a un petit regain d’espoirs sur un apaisement de la crise”, observe Jean-Louis Mourier, économiste chez le courtier Aurel BGC.

Pour Andréa Tuéni, analyste chez Saxo Banque, “on a eu une accalmie voire une euphorie cette semaine. Les marchés sont un peu irrationnels, malgré certaines bonnes nouvelles comme le succès des émissions obligataires”.

L’Allemagne, la France et l’Espagne se sont présentés cette semaine devant les marchés pour réaliser leur premier emprunt obligataire de moyen-long terme depuis SP, un test passé avec succès.

Dans la foulée, les taux sur le marché obligataire se sont largement détendus, signe d’une réelle accalmie.

Autre bonne nouvelle, le Fonds monétaire international (FMI) a fait part de son souhait d’augmenter ses capacités de prêt face à la crise économique.

Les investisseurs sont néanmoins loin d’être au bout de leur peine, puisque l’Italie ne passera son véritable examen depuis SP que jeudi prochain, afin de lever 3 milliards d’euros à moyen terme.

“Les mois les plus difficiles sont encore devant nous”, temporisent les économistes de Société Générale, qui concèdent que “l’optimisme revient sur la situation économique, les résultats de sociétés et le sauvetage de la Grèce”.

Le dossier le plus urgent à régler reste l’accord à trouver entre la Grèce et ses créanciers privés sur l’effacement d’une partie de la dette du pays, qui a nourri des attentes positives des marchés ces derniers jours.

“S’il n’y a pas l’accord attendu, il peut y avoir une correction du marché, d’autant que c’est la condition pour avancer sur le second plan d’aide à la Grèce”, prévient M. Mourier.

De leur côté, les ministres des Finances européens doivent se réunir lundi et mardi, pour échanger sur la Grèce et le pacte budgétaire, avant un nouveau sommet européen le 30 janvier.

Dans le même temps, “les indicateurs tendent à conforter le scénario d’une activité mondiale qui résiste, avec une récession modérée en zone euro”, résume M. Mourier.

Les marchés devraient en savoir plus mardi avec la publication de la mise à jour des prévisions économiques du FMI.

“Les chiffres macroéconomiques de la semaine prochaine devraient permettre de dire si la Banque centrale européenne (BCE) a raison quand elle parle des premiers signes de stabilisation de l’économie”, soulignent les économistes du bancassureur ING.

Les investisseurs surveilleront également l’indice PMI de l’activité du secteur privé en zone euro et le baromètre Ifo du moral des entrepreneurs allemands, ainsi qu’aux Etats-Unis des indicateurs sur l’immobilier et la première estimation de la croissance pour le quatrième trimestre.

Enfin, la Réserve fédérale américaine se réunit mardi et mercredi pour son Comité de politique monétaire et rendre sa décision sur les taux.

“Le débat se poursuit sur un nouveau programme d’assouplissement quantitatif, mais l’amélioration des indicateurs donne plutôt des arguments à ceux qui s’y opposent”, explique M. Mourier.