L’Europe impose un embargo pétrolier sans précédent contre l’Iran

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éenne, Catherine Ashton, prononce un discours sur le nucléaire iranien, le 7 décembre 2010 à Genève (Photo : Fabrice Coffrini)

[23/01/2012 09:51:05] BRUXELLES (AFP) Les pays de l’Union européenne se sont mis d’accord lundi matin pour imposer un embargo pétrolier graduel contre l’Iran ainsi que pour sanctionner sa banque centrale afin d’assécher le financement de son programme nucléaire, ont indiqué à l’AFP des sources diplomatiques.

“Un accord de principe pour un embargo pétrolier contre l’Iran a été trouvé” lors d’une réunion des ambassadeurs des pays de l’UE à Bruxelles, selon une de ces sources. Il doit être formellement entériné dans la journée à l’occasion d’une réunion des ministres européens des Affaires étrangères.

Le compromis trouvé prévoit une interdiction immédiate de tout nouveau contrat dans le secteur pétrolier avec l’Iran pour les pays européens. Une phase de transition est prévue pour l’annulation des contrats existant qui n’interviendra que le 1er juillet.

Des discussions intenses se sont déroulées entre Européens sur ce point jusqu’au dernier moment, en raison des réticences de la Grèce très dépendante des approvisionnements iraniens. Athènes militait à l’origine pour obtenir un délai d’un an avant de couper les ponts.

Il est prévu que d’autres pays producteurs, dans le Golfe notamment, prenne le relais de l’Iran pour maintenir l’approvisionnement des pays européens dépendant.

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à Téhéran, le 19 décembre 2010 (Photo : Atta Kenare)

L’Iran vend environ 20% de son pétrole aux pays de l’Union européenne. L’essentiel de ses ventes est réalisé en Asie. Les Européens et les Etats-Unis s’efforcent en parallèle de convaincre les pays asiatiques, comme l’Inde, de réduire leurs importations d’hydrocarbures iraniens.

L’objectif poursuivi par l’UE est d’intensifier la pression sur l’Iran afin qu’il accepte de revoir son programme nucléaire controversé, visant, de l’avis des Occidentaux, à doter le pays de la bombe atomique alors que Téhéran assure n’avoir que des visées civiles.

“Nous allons finaliser des sanctions qui se concentrent sur la banque centrale et les exportations pétrolières” de l’Iran, afin “de faire en sorte que l’Iran prenne au sérieux notre offre de revenir à la table des négociations” sur son programme nucléaire, a dit lundi matin à son arrivée à Bruxelles la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton.

Les sanctions concernant la banque centrale portent sur un gel de ses avoirs en Europe et une interdiction partielle de transactions avec l’institut monétaire.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a parlé pour sa part d'”un paquet de sanctions sans précédent” contre Téhéran. “L’Iran continue à défier les résolutions du conseil de sécurité de l’ONU”, s’est-il justifié, en qualifiant de “pas plausibles” les explications purement civiles données par Téhéran pour ses programmes d’enrichissement d’uranium.

Il s’agit pour l’Europe d’exercer “une pression pacifique afin d’engager des négociations significatives” avec l’Iran, a-t-il dit.

Israël s’est félicité des sanctions de l’Union européenne. “Le durcissement de ces sanctions et le ton adopté par les Européens sont importants, car cela fait comprendre aux Iraniens qu’il n’est pas acceptable qu’ils poursuivent leur programme nucléaire”, a affirmé à la radio militaire le ministre chargé des services de renseignements, Dan Meridor.

“L’Iran doit comprendre qu’il y a une détermination à l’empêcher de parvenir au nucléaire militaire”, a ajouté le ministre.

L’UE a déjà dans le passé décidé notamment le gel d’avoirs contre 433 sociétés iraniennes et 113 personnes, des restrictions d’exportation de nombreux produits sensibles ou encore l’interdiction des investissements dans le secteur des hydrocarbures.