Banques centrales et pays émergents très friands de dette française

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ésor (Photo : ERIC PIERMONT)

[23/01/2012 08:40:05] PARIS (AFP) Les banques centrales et des fonds souverains des pays émergents ont été particulièrement friands d’obligations françaises émises la semaine dernière, après la dégradation de la France par Standard and Poor’s, a déclaré au Figaro de lundi le patron de l’Agence France Trésor.

“On nous a indiqué des achats significatifs de la part des banques centrales et des fonds souverains des pays émergents. Ceux-ci ont toujours été présents, mais cette fois-ci dans des proportions particulièrement importantes”, a déclaré Philippe Mills.

L’Agence France Trésor est l’organisme chargé de placer la dette française sur les marchés. Elle a levé environ 18 milliards d’euros de dettes sur diverses échéances la semaine dernière.

En revanche, les banques ne se sont pas ruées sur les titres français lors de ces émissions de dette particulièrement attendues après la décision d’une des trois grandes agences de notation, Standard and Poor’s (SP), qui a retiré le triple A à la France vendredi 13 janvier.

M. Mills a expliqué que les banques commerciales ont plutôt intérêt à acheter des titres de pays à fort rendement, comme ceux des pays du sud de la zone euro frappée par la crise, “car les établissements financiers empruntent à un 1% auprès de la BCE et peuvent ensuite acquérir des titres émis par ces Etats portant des rendements largement supérieurs”.

“Dans le cas de la France, dont les conditions de taux sont très basses, le différentiel est beaucoup plus faible. Donc ce ne sont pas essentiellement des banques commerciales qui ont acheté le plus de nos titres”, selon M. Mills, qui ajoute que pour l’avenir “il faut rester prudent”.

L’obligation à 10 ans française s’échange à un peu plus de 3%, alors que par exemple l’italienne rapportait plus de 6%.

L’AFT doit procéder lundi à l’adjudication de bons du Trésor à échéances courtes pour un montant compris entre 7 et 8,3 milliards d’euros.

Interrogé sur la future élection présidentielle du printemps, M. Mills juge que “les analystes de marché estiment que ceux qu’ils considèrent comme les principaux candidats (…) continuent à afficher des engagements clairs en matière de finances publiques et de réduction des déficits”.