[23/01/2012 10:15:28] BERLIN (AFP) La chaîne allemande de droguerie Schlecker, confrontée à un manque de liquidités, a officiellement déposé le bilan lundi, a indiqué à l’AFP un porte-parole du tribunal d’Ulm (sud).
Schlecker, entreprise familiale extrêmement secrète et souvent critiquée en Allemagne pour les conditions de travail dans ses magasins, avait prévenu vendredi que le dépôt de bilan guettait, et assuré dans un communiqué vouloir garder “la majeure partie de ses succursales et emplois”. Le groupe emploie 30.000 personnes en Allemagne et 17.000 dans d’autres pays, dont la France.
D’après le porte-parole du tribunal, Schlecker envisage dans un premier temps de maintenir l’activité de son propre chef. Le tribunal d’Ulm pourrait statuer dès ce lundi sur le plan présenté par la société.
Selon le quotidien Financial Times Deutschland, l’un des principaux créanciers de Schlecker, la centrale d’achat Markant, aurait toutefois déjà fait part de ses réserves à l’égard du projet de Schlecker de se restructurer elle-même.
“L’activité continue sans changement et le paiement des salaires est garanti”, avait indiqué Schlecker vendredi, justifiant le dépôt de bilan par la nécessité d'”avancer sur le chemin de la restructuration”.
Le patron de la chaîne concurrente Rossmann, Dirk Rossmann, a indiqué dimanche vouloir reprendre un nombre réduit de magasins de Schlecker, entre 50 et 80 sur plus de 7.000 en Allemagne.
Schlecker avait récemment fait état d’un recul de ses ventes en 2010, de 650 millions d’euros sur un an à 6,55 milliards d’euros, et table sur une nouvelle érosion en 2011.
La société ne donne traditionnellement aucune indication sur son bénéfice ou ses pertes. Les spécialistes du secteur de la distribution estiment toutefois qu’elle est déficitaire depuis trois ans.
Schlecker souffre d’une image vieillotte et de la concurrence de nouvelles chaînes de drogueries comme DM ou Rossmann, dont les magasins sont plus vastes et plus attrayants.
Le groupe est dans le viseur des syndicats depuis plusieurs années. Ils lui reprochent de soumettre ses salariés à des conditions de travail à la limite du supportable (contrats précaires, salaires très bas, etc.) et à une pression psychologique très forte, allant jusqu’à l’espionnage.